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Abdelkéfi et Ben Hammouda, 2 candidats bien placés pour réussir à La Kasbah
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Une véritable campagne douteuse, orchestrée en dernière minute, derrière la candidature de Khayyâm Turki
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M. Turki, lui aussi d’Ettakattol, bénéficierait de l’appui de la France dont le soutien à Fakhfakh a été déterminant
Le compte à rebours a commencé avant la connaissance du nom du prochain patron de La Kasbah devant succéder au chef du gouvernement démissionnaire après son implication dans ce qui est communément appelé le « Fakhfakh Gate ».
En effet, les différents partis ont adressé les noms de leurs candidats au président de la République qui devrait se prononcer, à son tour, sur le nom du futur chef du gouvernement, au plus tard demain samedi 25 juillet 2020 avant minuit.
Selon le nombre de citations, on mentionne, d’abord, Fadhel Abdelkéfi, ensuite Khayyâm Turki, puis Hakim Ben Hammouda qui sont, tous les trois, experts en économie et finances. Le plus populaire reste Fadhel Abdelkéfi qui est également rôdé aux hautes charges de l’Etat.
Ensuite, Hakim Ben Hammouda qui a eu un passage remarqué au sein du gouvernement de technocrates présidé par Mehdi Jomâa en 2014.
Reste Khayyâm Turki, qui outre le procès qui l’a opposé à son ancien employeur émirati pour une affaire de détournement fond ayant entraîné son passage devant un tribunal suisse avant d’être innocenté dans des conditions dont les détails n’ont jamais été connues du grand public. On sait qu’il y a eu un procès et on sait qu’il a été blanchi.
On sait aussi qu’il a été dans plusieurs affaires de montages financiers en tant que conseil en investissement dans plusieurs pays, mais sans savoir quoi que ce soit sur les opérations chapeautées.
Reste à savoir ce qu’il a fait pour la Tunisie ou pour les entreprises tunisiennes (publiques ou privées) à part qu’il a fait le lobbying, en même temps, pour Ennahdha et 9alb Tounès, une acrobatie difficile à réussir.
On sait aussi qu’il a été à Ettakattol qui nous « enfanté » Fakhfakh et qu’il est, détenteur, comme lui, de la nationalité française en plus de celle tunisienne. S’il est choisi, il ferait le troisième chef de gouvernement titulaire de la double nationalité, sachant qu’avant d’obtenir la nationalité française, le candidat doit prêter allégeance à la patrie française.
D’ailleurs, les observateurs sont persuadés que la montée inopinée de Khayyâm et sa proposition par plusieurs partis, à la fois, laisse entendre qu’Olivier Poivre d’Arvor est passé, indirectement, par là. Certains vont jusqu’à indiquer que l’ambassadeur français a été pour quelque chose dans l’invitation de M. Turki au dîner offert par l’Elysée en l’honneur de Kaïs Saïed et dans l’entretien d’une durée de près d’une demi-heure qu’il a eu avec le chef de l’Etat en marge de sa visite à Paris.
Bon à savoir que lors de la cérémonie de commémoration du premier anniversaire du décès de Béji Caïd Essebsi, l’ambassadeur français a fait remarquer, lors d’une brève entrevue, au directeur de notre journal, Mustapha Machat, qu’il lit notre média et que les services de l’ambassade sont là pour fournir des informations précises
En tout état de cause, si on insiste sur la candidature de M. Khayyâm Turki, c’est parce qu’elle semble parachutée et étonnante à plus d’un titre dans le sens où aucune explication ne peut justifier son émergence en ce moment bien précis au dernier moment des tractations tout en bénéficiant d’une orchestration frisant carrément le matraquage dans le cadre d’une campagne pas innocente du tout.
Noureddine HLAOUI