TUNIS – UNIVERSNEWS – L’expert en économie Ezzedine Saïdane a estimé que le nombre des diplômes supérieurs falsifiés s’élève à environ 120 mille et que la majorité concerne des cadres et des agents de la fonction publique, avant d’appeler à la vérification de ces diplômes et à traduire en justice toutes les personnes coupables et impliquées, de près ou de loin, dans cette affaire. « Il n’y a pas d’autres solutions. Il faut les licencier et les traduire en justice. Ils ne méritent que ça », a-t-il dit
Saïdane a par ailleurs déploré, lors de son passage, ce mercredi 2 août 2023 sur Mosaïque Fm, l’absence de chiffres officiels à ce sujet, mis à part un rapport de la cours des comptes qui évoque le chiffre de 11 mille certificats falsifiés dans le ministère de l’Education, un chiffre qu’il l’a qualifié d’alarmant.
Poursuivant ses idées, il a assuré que les diplômes falsifiés coutent à l’Etat Tunisien des pertes colossales annuelles, de 3 à 4 Millions de dinars, sans compter les autres avantages (promotions, voitures de fonction, tickets de restaurants, essence, transport, couverture sociale, etc.).
L’expert économique a en outre évoqué l’effet des diplômes falsifiés non seulement sur la qualité des services fournis mais aussi sur l’investissement et la situation économique et financière du pays.
Il a expliqué ce phénomène par les recrutements anarchiques et l’effondrement du processus de recrutement depuis l’année 2011. « Depuis cette année, un grand nombre de personnes ont été recrutées dans la fonction publique avec des diplômes falsifiés et sans respect des conditions de recrutement. », a-t-il précisé.
Pis ! Des dizaines de milliers des recrutés avec des diplômes falsifiés travaillent dans des secteurs vitaux comme la santé, l’enseignement et l’ingénierie : « C’est très grave ! Il y a des médecins, des enseignants et des ingénieurs qui exercent leurs métiers aujourd’hui en Tunisie avec des diplômes falsifiés », a-t-il souligné.
Interrogé sur les solutions, Saïdane a appelé à prioriser ce dossier et à traduire en justice les coupables et ceux ayant contribué à la détérioration de l’administration publique, comme premier pas pour sauver les structures de l’Etat et les finances publiques. C’est aussi une forme pour l’instauration de la justice sociale chez les diplômés de l’enseignement supérieur et les gens qui ont beaucoup investi dans l’éducation de leurs enfants, selon ses déclarations.
B.B.R.