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En l’absence d’une communication transparente, on ne sait pas qui fait quoi à la présidence de la République
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Qui tire réellement les ficelles et conseille Kaïs Saïed ?
Il a fallu de nombreuses polémiques et autres protestations fustigeant la disparition du portrait du « Zaïm » paraissant, depuis des années, derrière les personnalités au moment des déclarations faites après leur audience avec le président de la République, pour que finalement le Palais de Carthage daigne bouger.
En effet, la conseillère chargée de la presse et des médias à la présidence de la République Rachida Ennaifer a démenti l’information selon laquelle les portraits de l’ancien président Habib Bourguiba ont été retirés du Palais de Carthage.
Elle a précisé que « les statues et les photos du leader Bourguiba n’ont pas été déplacées et sont à leurs places dans les salles et les couloirs du palais et même sur le mur en face du palais… ».
Or, tout d’abord, la réaction de la présidence de la République est trop tardive. Ensuite, le démenti est évasif dans le sens où il n’a pas répondu à la question : Pourquoi ne voit-on plus la photo du Leader Habib Bourguiba derrière les invités lors de leurs déclarations
Enfin, la même responsable s’est manifestée pour la première fois après les multiples reproches déplorant son absence de la scène. La plus significative étant venue de la part de nos confrères Elyès Gharbi et Zied Krichène qui ont demandé avec insistance à Rachida Ennaifer de jouer pleinement son rôle tout en lui lançant une invitation en direct sur antenne pour être l’hôte de Midi show et répondre aux questions posées par les médias.
Il faut dire qu’une opacité totale règne au sein du Palais de Carthage. On ne sait pas encore qui fait quoi ? A part le directeur du cabinet présidentiel qui semble y faire la pluie et le beau temps sans médiatisation tapageuse dans le sens où certains le présentent comme étant un ami personnel de longue date à Kaïs Saïed sur qui il aurait une influence voire carrément un ascendant encombrant.
D’autre part, jusqu’à présent, aucun responsable au Palais de Carthage ne se présente comme étant le porte-parole officiel de la présidence de la République, alors que Saïda Guerrach, porte-parole de la présidence sous feu Béji Caïd Essebsi, se manifestait souvent pour expliquer certaines situations litigieuses.
D’ailleurs, on ne sait pas qui a conseillé à Kaïs Saïed de se rendre à Ouerdanine juste après des enregistrements vidéo de personnages non crédibles, tel ce « Chouchou » ? Qui a conseillé à M. Saïed de se rendre sur les lieux de l’accident du bus à Amdoun, sept heures après le drame ? Qui lui conseillé de se rendre aux décharges publiques ? Qui lui a conseillé de retarder la publication des félicitations adressées au nouveau président algérien plus de 24 heures après l’annonce officielle de sa victoire ? Qui lui a conseillé de recevoir en grandes pompes le président du GUN libyen Fayez au moment où il est le plus contesté après son alignement inconditionnel sur les desiderata du président turc Erdogan ? Qui lui a conseillé de limoger le ministre d’Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui ?
Et des actions auxquelles on ne trouve pas d’explications rationnelles sont nombreuses. Et si on y ajoute les bruits faisant état d’une probable initiative de Kaïs Saïed pour rivaliser avec les forces politiques déjà existantes sur la scène, ce qui pourrait compliquer l’avenir du pouvoir en Tunisie.
En attendant, la situation économique se dégrade de jour en jour laissant craindre, selon la majorité des éminents experts, le pire voire un point de non-retour synonyme d’une probable banqueroute, que Dieu nous en préserve !
Noureddine HLAOUI