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Entre le communiqué de la présidence de la République et le tweet de la vice-présidente américaine, qui croire ?!!
La communication téléphonique entre le président de la République Kaïs Saïed et la vice-présidente des Etats-Unis d’Amérique, Kamala Harris a suscité beaucoup de réactions et de commentaires quant au vrai contenu de l’entretien, sa portée et ses répercussions.
Une grande polémique a vu le jour, en effet, entre ceux qui voient en cette communication téléphonique, un soutien au chef de l’Etat dans son conflit avec Ennahdha et son président, Rached Ghannouchi, et ceux qui affirment le contraire dans le sens où Washington aurait exhorté Kaïs Saïed de faire des concessions en vue de l’établissement des instances constitutionnelles.
La polémique est née des différences enregistrées entre le communiqué rendu public sur le site de la présidence de la République, d’un côté, et le texte du tweet de Kamala Harris.
Le communiqué présidentiel, publié hier mardi à 18h05, met en pole position le volet de la lutte contre la corruption comme étant le pilier de l’édification d’un Etat démocratique de droit et des institutions.
Le tweet de la vice-présidente américaine, publiée hier à 18h30, est venu comme un éclaircissement et une mise au point de Washington du texte tunisien qui n’aurait pas reflété, fidèlement, la teneur de l’entretien en donnant les points évoqués, mais qui n’ont pas été cités par ledit texte de Saïed.
En effet, le tweet de Kamala Harris et une publication citée par le site de la Maison Blanche, affirment que la partie américaine a mis l’accent sur la nécessité d’achever la mise en place des instances constitutionnelles, garantes de l’Etat de droit et des institutions, avant de faire état de l’importance de la lutte contre la corruption .
Selon la partie américaine, Kamala Harris a affirmé la disposition de son pays à soutenir la Tunisie dans ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) à la condition, bien entendu, que notre pays respecte ses engagements contenus dans le programme présenté à l’instance financière internationale.
D’autre part, des spécialistes et autres habitués des arcanes diplomatiques estiment que les premiers responsables US se chargent de donner des instructions et, dans le cas d’espèce, Kaïs Saïed aurait été invité à se départir de son « attitude de blocage » pour faciliter la mise en place de la Cour constitutionnelle et s’arranger pour un dialogue national afin de remettre le pays sur la selle.
En tout état de cause, il ne s’agit là que de simples hypothèses. C’est dire que la tournure prise par les événements à l’avenir tout proche, permettra de mieux comprendre les tractations en cours.
A noter, par ailleurs, que les fans de Kaïs Saïed sont en train de mener une campagne de « dénigrement » contre tous ceux qui critiquent le communiqué de la présidence de la République, rappelant le comportement des « mouches bleues » à l’encontre de toutes les critiques envers le mouvement intégriste d’Ennahdha.
Noureddine HLAOUI