- Plus arrogant que jamais, « zappe » les désastres qu’il a causés à la patrie
- L’ancien patron de La Kasbah lâche ses lieutenants et les jette en pâture pour sauver sa peau
- On revoit l’image de la « piovra » qui se débarrasse des tentacules pour préserver tête
Au moment où tout le monde s’interroge, aussi bien à travers les médias que sur les réseaux sociaux, sur le devenir de l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Et au moment où certains parlent de ses voyages à l’étranger, plus précisément en France dont il détient la nationalité, et au moment où le chef du bloc de son parti Tahya Tounès, Mustapha Ben Ahmed, avoue qu’il n’est plus en contact avec lui et qu’il ne sait pas où il se trouve, Djo est sorti «en provenance de chez lui », comme il dit sous forme de boutade lors de son apparition, comme par enchantement, ce matin du jeudi 19 août 2021 pour une interview sur les ondes de la radio Shems Fm.
Cette rencontre intervient au lendemain du placement en résidence surveillée de trois de ses anciens « lieutenants » à La Kasbah du temps où il trônait sur le Palais du gouvernement. Ainsi, on ne sait comment, Youssef Chahed trouve le moyen et le coup de pouce nécessaire pour le replacer au-devant de la scène afin qu’il tienne son discours habituel pour faire « cirer » son image de marque.
En effet, à chaque fois, il nous gave des réalisations obtenues sous son règne oubliant qu’au moment de sa sortie de La Kasbah, il traînait pas moins de 17 affaires en justice sans que les tribunaux ne daignent bouger et instruire la moindre d’entre elles.
Bon à savoir que lors de l’interview de ce matin, Djo a utilisé le terme de « 25 juillet », au moins une trentaine de fois tout en criant qu’il a été un des plus grands soutiens de Kaïs Saïed. « Plus encore, il ne faut pas oublier que je l’ai élu » au scrutin présidentiel », se plaît-il à dire en substance.
Pourtant, Chahed avait fait des pieds et des mains pour s’installer au Palais de Carthage dans une course effrénée, lors du premier tour, face à Nabil Karoui et Abdelkrim Zbidi, car il ne prenait pas du tout au sérieux la candidature de Kaïs Saïed qui « n’avait aucune chance » selon lui et comme il l’affirmait dans les coulisses.
D’ailleurs, dans sa campagne électorale, il n’en a jamais fait mention tellement « il ne méritait aucun intérêt » selon lui » tout en laissant croire que personne ne pouvait lui résister à la présidentielle alors qu’il prédisait, arrogance oblige, une majorité absolue de plus de 109 siège à l’Assemblée des représentants du peuple.
Et dans les coulisses il prétendait qu’il était parti pour gouverner en association avec les khouenjiya d’Ennahdha, au moins quinze ans durant. Il faut dire que Chahed devait beaucoup aux islamistes qui l’on appuyé dans la rivalité avec feu Béji Caïd Essebsi.
Pour revenir en arrière, force est de reconnaître que Djo n’a aucun passé politique digne de ce nom n’eut été BCE qui l’avait repêché du néant, dans le sens où Chahed était à peine, une sorte de « comparse » au parti Al Joumhouri avant de rallier Nidaa où BCE a cru bon pouvoir compter sur lui pour booster son fils Hafedh face à Mohsen Marzouk, l’étoile montante à Nidaa et promu comme étant le seul ayant les compétences nécessaires et les atouts pour poursuivre la marche de Nidaa pour rempiler lors des élections de 2019.
Mais après avoir réussi à placer Hafedh sur orbite, Chahed s’est vu confier la formation du gouvernement après qu’Habib Essid ait été poussé à la sortie forcée. Ainsi, Chahed, ce grand inconnu des cercles politiques a été catapulté au sommet du pouvoir par la volonté de BCE qui croyait pouvoir en faire ce qu’il voulait.
Mal lui en pris. Une garde d’arrivistes lui mit dans la tête l’idée qu’il doit se débarrasser du « vieux » lion de Carthage surtout que la Constitution lui procurait tous les pouvoirs Qu’à cela ne tienne. Un mariage avec Ennahdha lui permit de venir à bout de BCE, fort dépité face à l’ingratitude de celui qu’il a créé de toutes pièces et qu’il a accusé, en public, de « lou’m ».
Ayant eu les coudées franches, Chahed a pu imposer ses volontés à tous et a pu placer ses pions dans les postes-clés de l’administration et des affaires qui auraient bénéficié de tous les avantages. Ainsi, des tonnes de soupçons pèsent sur les proches et lieutenants de Chahed, dont certains sont déjà mis sous les verrous ou placés en résidence surveillée.
C’est pour ça que Djo couvre Saïed de tous les éloges dans l’espoir d’être épargné et d’échapper aux éventuelles poursuites pour les multiples plaintes déposées contre lui, ce qui ne devrait pas être le cas, car logiquement, si les trois principaux de ses collaborateurs sont incriminés, ils n’auraient jamais pu agir sans l’aval voire les consignes de leur « maître », qui sans le moindre souci moral, n’a pas hésité à les « lâcher » en disant qu’ils ont collaboré, également avec Mehdi Jomâa et Hichem Mechichi, sans savoir que sa comparaison ne tient pas la route…..
On ne veut pas citer, ici les hommes d’affaires qui ont profité de ses largesses et de ses coups de main pour mener leur buisines afin de ne pas léser ou oublier certains d’entre eux.
En tout état de cause, on ne compte plus les méfaits dont est soupçonné Chahed dont les jeux d’écriture lors de la mise au point des budgets et autres lois de finances. D’où la nécessité pour la justice de faire son boulot. Et on compte sur Kaïs Saïed pour éviter la manie des deux poids, deux mesures.
A moins que le chef de l’Etat fasse valoir ses bonnes relations avec le groupe proche de Paris, formé par Nadia Akacha, Youssef Chahed, Elyès Fakhfakh, Lobna Jeribi, Maya Ksouri, etc.
Noureddine Hlaoui