TUNIS – UNIVERSNEWS – Depuis un certain temps, le Maroc s’acharne à mettre la Tunisie dans son collimateur. Le dernier discours du Trône de Mohamed VI est arrivé comme la goutte qui fait déborder le vase, alors que, par fraternité, la Tunisie n’a, d’aucune manière, cherché à réagir, prenant en considération les liens d’amitié et de fraternité avec le peuple marocain frère.
Et, si l’héritier du « royaume chérifien » se veut le guide pour le Maghreb arabe, il a choisi la pire des manières, surtout que la Tunisie n’a, jamais, accepté le diktat de qui que ce soit, et qu’elle a su naviguer à sa manière, malgré les aléas des dernières années et que ce pays n’a de leçons à recevoir de personne.
On aurait pu comprendre les griefs que Rabat –ou, plutôt, son monarque- contre le défunt-président Zine El Abidine Ben Ali et l’Algérie, mais le royaume chérifien n’avait jamais fait preuve de compréhension et de tentative de rapprochement.
Pourtant, il y a quelque temps, l’Algérie avait tendu la main, au Maroc, sans résultats tangibles, parce que ce dernier a le ventre plus gros que les yeux, et cela depuis, toujours, et il a été le principal obstacle à la concrétisation du groupement régional de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et il a, de tous temps, saboté toute idée de rapprochement.
Mais, la bonne volonté n’existe pas du côté marocain qui voulait être une puissance régionale, et lors du sommet de Casablanca, il y a eu, même une tentative de falsification, au point que le président Ben Ali s’était révolté et crié que « le communiqué était erroné », parce que le Maroc voulait et le siège et le secrétariat général.
Aujourd’hui, l’UMA n’est plus qu’un souvenir et a honte d’en en parler, parce que le signe d’un échec cinglant pour des pays unis par la culture, les liens du sang et les intérêts commun. Dans un escalade inattendue, le Maroc a rappelé son ambassadeur, pour « consultation », et la Tunisie a réagi en rappelant le sien, aussi, parce qu’elle juge qu’elle n’a d’ordre à recevoir de personne, surtout que Rabat a mobilisé son arme médiatique pour la dénigrer.
Maintenant, le roi a dépassé les bornes, en agissant avec précipitation, accusant la Tunisie d’avoir « fomenté » l’invitation du secrétaire général du Polisario, alors qu’il sait que ce n’est pas la Tunisie qui lance les invitations, mais, plutôt, l’Union africaine qui est le premier partenaire de la TICAD8.
Conséquence, il est du droit des Tunisiens de penser que ces agissements sont prémédités et qu’il y a anguille sous roche, dans une tentative d’isoler davantage l’Algérie qui est la cible actuelle d’Israël avec qui le Maroc a établi des relations diplomatiques et certaines puissances occidentales, parce que l’Algérie a échappé à leur « printemps arabe ».
F.S.