Les habitants de la ville de Remada, dont plusieurs d’entre eux ont passé la nuit du samedi à dimanche près de la ville de Dhéhiba après une marche populaire de près de 50 km, attendent une interaction positive des autorités centrales et notamment du président de la République auquel ils demandent de visiter leur région pour prendre connaissance de leurs conditions de vie et « s’excuser pour les violences dont ont été victimes leurs foyers et leurs enfants », selon leurs dires.
Les habitants sont retournés dimanche matin sur la place située à un kilomètre au nord de la ville de Dhéhiba après être arrivés dans un acte symbolique au poste frontalier et ce, afin d’éviter les heurts avec les forces nationales de l’armée et de la sécurité qui protègent le poste qui est en fait fermé.
L’activiste dans la société civile Walid Abdelmoula a réfuté, dans une déclaration au correspondant de l’agence TAP dans la région, les exactions et accusations de trahison dont ont été victimes les habitants de Remada, ce qui nécessite leur réhabilitation et le respect de leur rôle dans la protection du pays, sachant que Remada a les frontières internationales les plus longues avec l’Algérie et la Libye ainsi que la plus grande délégation du pays, « ce qui nous a de tout temps amenés à sauvegarder la souveraineté de la nation », a-t-il dit, en plus « du militantisme de nos aïeux contre le colon et le protectorat français ».
De son côté, le président de la municipalité de Remada Habib El Hafiane, qui a accompagné les protestataires et veille à les encadrer, a souligné que « les jeunes de Remada pratiquent la contrebande par obligation et non par choix, vu l’absence de toute opportunité d’emploi offerte dans la ville et la marginalisation dont souffre la zone et la région en général ».
Il a indiqué avoir contacté plus d’un responsable aux niveaux régional et national mais aucun n’a réagi au mouvement de protestation que Remada connaît depuis quelques jours.
Les jeunes de Remada en sit-in à Dhéhiba ont effectué, ce dimanche matin, un mouvement de protestation au niveau du poste frontalier à la fin duquel ils ont adressé leur message au dirigeant militaire à l’attention du ministre de la Défense nationale et du président de la République et dans lequel ils soulignent leur attachement à leur réhabilitation et au respect de leurs demandes légales », selon eux.