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Proche de Fakhfakh, membre d’Ettakattol, il traîne des affaires de conflit d’intérêts
En ces moments où l’opinion publique et la classe politique attendent la désignation, par le président de la République, de la personnalité, jugée la plus apte à former le prochain gouvernement, les observateurs notent avec grande curiosité le retour de Khayyâm Turki à la scène politique avec la citation de son nom en tant que candidat à la présidence du futur gouvernement.
Outre la proposition de son nom par Ennahdha, Khayyâm Turki, semble bénéficier des faveurs du lobby français. En effet, il est membre fondateur et actif du parti Ettakattol et connu pour sa proximité, du chef du gouvernement « déchu », Elyès Fakhfakh.
Né en 1965 en France, ce fils de diplomate a fait une longue carrière, surtout, dans les fonds d’investissements et les montages financiers et immobiliers aussi bien en Tunisie qu’à l’échelle internationale grâce à son carnet d’adresses auprès des instances financières internationales.
Parallèlement à ces activités internationales, M. Turki a été le fondateur de plusieurs sociétés et institutions dans les domaines des créances financières (Tunisie Recouvrement), du consulting et du commerce international.
Khayyâm Turki a su, également, construire des réseaux solides auprès des industriels et financiers tunisiens aussi bien en Tunisie que dans les pays du Golfe, l’Europe, l’Afrique du Nord et les Etats-Unis. Il dispose également de contacts solides auprès d’hommes politiques de premiers plans en Egypte, en France, en Algérie, au Maroc et dans le Golfe.
Toutes ces «références » lui ont attiré, plutôt, de sérieux soupçons quant à d’éventuelles implications dans des réseaux douteux.
Après avoir démissionné d’Ettakattol en 2015, il refait surface avec la casquette de consultant et conseiller en stratégie politique, spécialiste des politiques publiques. Un rôle qui n’est pas nouveau pour lui puisqu’il a déjà assumé aux côtés et au profit du fondateur d’Ettakattol, dont il a dirigé la campagne électorale en 2011.
Il a, ensuite, consolidé son savoir-faire dans ce domaine avec le think tank Joussour qu’il avait créé en 2015, après avoir tourné la page de la politique.
Cette remise en question passe par une recherche de solutions aux problèmes du pays «de manière inclusive en jetant des ponts de réflexion (Joussour) entre le monde politique et la société civile, entre les régions côtières et intérieures, entre les générations et entre les partis et les courants de pensée».
Lors de la campagne électorale pour les élections législatives et présidentielle, il aurait fait bénéficier de ses services deux formations politiques opposées, à savoir Ennahdha et Qalb Tounes.
On rappellera, par ailleurs, qu’il avait dû démissionner en 2012 suite à des accusations de malversations lancées par son ancien employeur émirati démenties par l’intéressé.
Comme on le constate, le CV de Khayyâm Turki, comporte plein de zones d’ombre et peut rencontrer de sérieuses oppositions surtout qu’il comporte de nombreuses similitudes avec Fakhfakh aussi bien au niveau cursus politique que celui dans le domaine des affaires sans oublier les présomptions de conflit d’intérêts et de corruption.
A souligner sa proximité de la France qui, selon les observateurs à un rôle influent dans la vie politique en Tunisie, la communication téléphonique, entre le président Saïed et le président Macron à la veille du choix de Fakhfakh, a été déterminante dans la nomination finale de ce dernier pour former le gouvernement au mois de janvier dernier.
Alors, Khayyâm Turki, avez-vous dit ?!!!
Noureddine HLAOUI