Au cours de sa conférence de presse annuelle, le président russe a distribué les bons et les mauvais points, ciblant les Etats-Unis et les Occidentaux accusés de freiner l’éclosion de son pays.
Vladimir Poutine tire la sonnette d’alarme nucléaire et pointe du doigt les États-Unis. Au cours de sa grande conférence de presse annuelle jeudi devant 1700 journalistes, le président russe Vladimir Poutine a agité le spectre d’une apocalypse. Il voit la menace croissante d’une guerre nucléaire, qui « pourrait conduire à la destruction de la civilisation dans son ensemble et peut-être même de notre planète ».
La responsabilité de cette menace va aux seuls Etats-Unis, estime le président russe, qui note l’intention de Washington de se retirer du traité de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). « Nous assistons à la dissolution du système de maîtrise des armements », a martelé Vladimir Poutine. Sauf qu’en réalité, Moscou évoque depuis le milieu des années 2000 le désir de sortir du FNI, les États-Unis accusant la Russie de ne plus le respecter depuis 2014.
Mais Vladimir Poutine réserve ses piques à Washington et affirme que ce sont « les Etats-Unis et non la Russie qui aspirent à dominer le monde ». Et fait parler les chiffres : les dépenses annuelles de la Défense aux États-Unis dépassaient 700 milliards de dollars, à comparer avec le budget militaire russe de 46 milliards de dollars, note Poutine. Lequel a accusé les Occidentaux de tout faire pour freiner la « montée en puissance » de la Russie, citant pêle-mêle les sanctions contre son pays et des scandales d’espionnage « inventés ».
Le « bon choix » du retrait de la Syrie
Tout n’est cependant pas négatif aux États-Unis. Le président russe a même défendu son homologue américain contre « ceux qui n’acceptent pas sa victoire ». Poutine s’est aussi félicité du « bon choix » de Trump la veille, consistant de retirer l’armée américaine de la Syrie, où sa présence était « illégitime », selon lui. Ce retrait devrait également renforcer le rôle de la Russie dans l’avenir au Moyen-Orient. Bon « prince », le maître du Kremlin a consenti ce jeudi consent à accorder à Trump une victoire partagée sur l’Etat islamique en Syrie.
Enfin, le président russe a profité de sa conférence de presse pour tacler l’Ukraine, son souffre-douleur habituel, raillant son économie en perte de vitesse et les efforts maladroits du président Porochenko pour se faire réélire. Interrogé sur le phénomène des Gilets jaunes, il s’est abstenu de cibler Emmanuel Macron, se contentant de dire que le gouvernement russe n’augmente pas les taxes sur les carburants. Vladimir Poutine fait aussi face à une chute de sa popularité en raison d’une réforme des retraites et de l’augmentation des prix.
Durant la conférence de presse, qui tourne chaque année au marathon (presque 4 heures), Vladimir Poutine a surtout fait face à des questions flatteuses, venues pour l’essentiel de médias régionaux appartenant à des collectivités locales ou à l’État. « Le renseignement, le contre-espionnage et journalisme sont en réalité le même type de travail. Vous traitez de l’information et les services spéciaux traitent pareillement de l’information », a glissé en plissant les yeux l’ancien colonel du KGB. Il a esquivé facilement une poignée de questions plus dérangeantes sur le non-respect des droits humains, les assassinats de journalistes, les prisonniers politiques et les limitations faites au droit de manifester.
Il prépare un mariage
En marge de cette conférence annuelle, Poutine a consenti à ce qu’on lui pose des questions « intimes ». Les médias en Russie ne cessent de faire circuler la rumeur selon laquelle le Président s’apprêterait à se remarier. Poutine (66 ans) est en effet divorcé depuis 2013 et il a deux filles à peine trentenaires, mais qui sont loin de la scène politique. Poutine serait aussi en liaison avec une gymnaste olympique (pas Nadia Comanecci !), sauf que Poutine a refusé de confirmer la rumeur. Reuters avait révélé en 2016 qu’un homme d’affaire lié à Poutine a opéré un transfert de propriété foncière au profit de la sœur et du grand père de l’heure élue du cœur du maitre du Kremlin.
(Universnews- Agences)