- Une coproduction de la Compagnie Apsara (Suisse), Thérap’Art (Tunisie), Théâtre Sindjab (Algérie)
Vers une lumière sociale espérée…
Le Théâtre est un art privilégié pour la sensibilisation de la masse sur certaines causes sociales. Il est cathartique d’après Aristote, si l’on rit ou l’on pleure c’est parce qu’on ne veut pas se mettre à la place du personnage incarné par l’acteur. C’est à partir de là que la visée pragmatique de la pièce aboutit à sa finalité. Certaines pièces sont donc didactiques, elles instruisent et éveillent les consciences.
La pièce de théâtre intitulée « Habibi », texte et mise en scène de Silvia Barreiros s’incère dans ce genre de théâtre. Elle soulève une question d’une importance cardinale, celle de la violence conjugale.
Il s’agit d’une coproduction de la Compagnie Apsara (Suisse), Thérap’Art (Tunisie), Théâtre Sindjab (Algérie). La première a été donnée au 4ème art, le 15 octobre 2021. Les rôles sont interprétés par les comédiens tunisiens Nedra Toumi, Hammouda Ben Hassine, Sahar Riahi, Néji Kanawati et Mourad Dridi. Une bonne équipe technique a collaboré pour la création de cette pièce de théâtre : Chema Ben Chaaben (dramaturgie), Amel El Fargi (Assistanat et coordination), Ondina Duany et Zouheir Gouja (direction musicale), Arianna Cana (bande son), Kays Rostom (scénographie), Sabri Atrous (création lumière) Anis Selmi (régie lumière), Raboudi Ghassen (régie son), Nawel Lasoued (costumes et accessoires) et Malik Sediri (maquillage et coiffure).
La pièce met en scène un couple qui vit en désharmonie, un climat bien tendu règne dans le foyer, dû à la violence excessive exercée par le mari sur sa femme. Il l’agresse sans cesse pour les choses les plus futiles. C’est un macho nourri de soupçons, de complexes; un égoïste qui ne cherche qu’à satisfaire ses besoins et ses caprices, un cas pathologique qui frôle bel et bien la schizophrénie.
La mentalité phallocratique est un héritage qui se transmet de père en fils, la masculinité est considérée un honneur à préserver, c’est le souci qui le préoccupe et c’est pour cela qu’il insiste à trouver la ceinture de son père, emblème de cet héritage ancestral de présumé virilité, de puissance et de violence. Il considère sa perte un synonyme de déshonneur !
Cependant, la pièce ne critique pas seulement le mari agresseur, mais également la femme soumise qui s’est laissée faire, toute passive, toute frêle et chétive. C’est un cri qui condamne les conduites à la fois de l’époux macho et de l’épouse passive.
C’est la conscience de la femme de sa condition qui change la mentalité de la société. Sa révolte la conduit à la lumière espérée, au changement, au respect et à l’égalité…
Faiza Messaoudi