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Aucune action concrète n’a été enregistrée pour redonner confiance au peuple qui craint le pire…
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Effacé, sans charisme et sans vision précise de la situation du pays, il n’a pas de business plan
On attendait monts et merveilles d’Ali Koôli qu’on nous a présentés comme étant l’oiseau rare qui pourrait sauver le pays du marasme financier et économique dans lequel il patauge depuis des années
Du coup, on l’a mis à la tête d’un super ministère englobant les Finances, l’Economie, le Plan, l’Investissement et la Coopération internationale. Et après un silence qui a trop duré, il commence à sortir au grand public à travers deux interviews, radiophoniques et télévisées ainsi que quelques déclarations aux médias, mais pour ne rien dire.
« Je n’imagine pas que …… », « Il me semble que….. », «Nous pouvons nous en sortir grâce à la numérisation…. ». Ce sont là des bribes des déclarations et autres argumentations qu’il a présentées pour sortir de l’impasse.
A l’entendre parler, on a l’impression que le pays connaît juste quelques difficultés qu’on peut dépasser avec un plan et des mesures qu’il faut mettre au point. Mais à aucun moment, on sent cette gravité de la situation dans laquelle se débattent les Tunisiennes et les Tunisiens depuis plusieurs mois, voire des années.
Une situation dans laquelle nous a mis les gouvernements de la Troïka religieuse dominée par Ennahdha en 2012 et 2013 avant que les choses se corsent à cause qu’une gestion calamiteuse de Youssef Chahed trop occupé par ses ambitions politiques.
Mais maintenant que les choses sont ce qu’elles sont, on attendait des actions concrètes et significatives pour redonner confiance et espoir au peuple tunisien. Et normalement et logiquement, un « super ministre » aurait dû faire une étude minutieuse de la situation avant d’accepter la proposition du poste afin d’être opérationnel dès le premier jour.
Toutefois, cela ne semble pas être le cas. La plupart des experts et spécialistes qui l’ont approché sont unanimes ou presque à dire qu’il peut être un excellent banquier pour gérer une banque, mais pas un ministre pour gérer les affaires de tout un pays avec ses contradictions politiques et sociales.
Jusqu’à présent, Monsieur Koôli se contente de parler « doucement et gentiment » sans donner l’impression qu’il est conscient de la situation dramatique de la Tunisie.
D’ailleurs, selon les dernières indiscrétions, les paies des fonctionnaires de l’Etat ont été préparées, mais rares ou pas du tout ceux qui ont reçu leurs salaires. Ceux qui avaient l’habitude leur paie à partir du 17 de chaque moi, n’ont rien reçu encore. Et comme d’habitude, on n’informe pas… on ne communique pas. Ce qui donne libre cours aux amateurs de la propagation des rumeurs et de l’intox.
Pire encore. Le super ministre n’est pas au fait de la réalité du « destin » des aides colossales à coups de milliards de dinars reçues des instances financières internationales et des pays amis. Il ne savait même pas la réalité de la situation du Fonds 18-18. « Aucun millime n’en a été dépensé », a-t-il affirmé avec assurance avant de se faire démentir : « Non, on en a dépensé déjà 51 millions de dinars ». Et le reste ? Personne n’en sait rien à par des données vagues et floues. On va acheter des équipements médicaux !…
Quant au « destin » des milliards de dinars d’aides reçues du FMI, de la Banque mondiale, de l’Union européenne et bien d’autres, Monsieur le super ministre l’a zappé. Ceci laisse supposer deux choses : Ou il n’en sait rien, et c’est très grave ou alors il le sait, mais cache aux Tunisiens la vérité. Ce qui est tout aussi grave
Le même super ministre n’a jamais évoqué la notation de la Tunisie qui a échappé de peu à une nouvelle dégringolade grâce à des efforts gigantesques de l’équipe de la Banque centrale de Tunisie et de son Gouverneur. Mais la triste échéance n’est que reportée après la dernière mise en demeure. Jusqu’à quand ?!
D’ailleurs, les analystes estiment qu’en plaçant deux adjoints à la direction générale de l’ABC Bank, Ali Koôli assure ses arrières et prévoit une reprise, à tout moment, de son ancien prestigieux poste…
C’est dire que le super ministre est déconnecté de tout cet imbroglio ? Il est aux abonnés absents à l’instar des autres membres du gouvernement, à commencer par le patron de La Kasbah qui s’en remet à son attachée de presse pour clarifier les choses, mais qui le fait mal en essayant de justifier l’injustifiable…
C’est dire qu’il y a une impression voire une sensation de fin de règne qui paralyse la dynamique socioéconomique au vu et au su des instances internationales et des pays frères et amis qui assistent en spectateurs impuissants au naufrage du navire Tunisie. A moins que….. Mais nous préférons ne pas y penser
Noureddine HLAOUI