
Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – De nos jours, il existe des gens qui se rendent encore chez les antiquaires pour acheter une vieille radio en bois, ou autres ouvrages rares, uniquement pour les préserver. D’autres, peu nombreux, continuent de fréquenter les kiosques à journaux pour l’achat d’un quotidien dont la lecture commence le matin dans un café ou devant la boutique d’un ami et ne se termine que tard dans la nuit au salon de la demeure familiale, et les librairies pour se procurer un nouveau titre littéraire récemment édité.
Des millions de personnes ont opté pour les réseaux sociaux et ils sont, à longueur de journée, scotchés aux écrans de leurs PC, exerçant leurs métiers à distance, échangeant les idées avec des personnes importantes, négociant des affaires avec des commerçants, criant de colère parce qu’ils ont raté des rendez-vous importants, draguant des amies des pays lointains ou larmoyant à cause de mauvaises nouvelles.
Une question de survie
Qui continue d’acheter son journal traditionnel auprès du kiosque à1d,500, s’est demandé Khaled A, poète ? Qui ose acheter une revue à 10 dinars ou un roman littéraire ou scientifique pour 30 dinars, alors que la lecture des contenus de ces livres et médias est possible à travers les réseaux d’internet, et sans débourser un sou, retorquait Brahim R, informaticien ? Ces mêmes interrogations et d’autres ont été soulevées par les journalistes et chercheurs ayant participé à la table-ronde organisée dimanche dernier à ‘Beit Echaer’, en marge du festival international du printemps des arts de Kairouan sur le thème ‘l’information culturelle’ en l’occurrence, Jamal Fathi d’Egypte, Wahida El May, Amel Mokhtar, Chams Eddine Ouni, Salah Souissi, Mohsen Ben Ahmed et l’écrivain et chercheur Mohamed El May (Tunisie). Ces derniers ont exposé les problèmes auxquels les organes de presse traditionnels sont confrontés, notamment après l’avènement des réseaux sociaux, la fuite du lectorat vers ces plateformes, les pertes financières significatives des entreprises médiatiques, et les rares initiatives de certains médias pour limiter les dégâts. Ils étaient tous unanimes pour dire que le secteur médiatique traditionnel doit constamment s’adapter à la situation pour survivre dans cet univers numérique en nette évolution. (N.K.)