
Tunis, UNIVERSNEWS (Consommation) – Les rayons des marchés ont récemment vu une pluie de baisses de prix, en particulier pour les fraises. Au cœur de cette fluctuation, les marchés à Nabeul, Korba et Tunis ont été le témoin d’une réduction significative, le kilogramme de fraises passant de 6 à 2 dinars le kg. « Toutes les fraises vont arriver à maturité en même temps en raison du retour du soleil. Nous allons donc nous retrouver avec des volumes plus importants comparés à ce que l’on a normalement à cette période » explique un commerçant de fruits.
Certes, cette culture procure à son propriétaire de l’argent mais elle exige également de grandes transactions comme l’achat des plants, des fertilisants, et le transport. Les producteurs des fraises ne sont pas à la fête durant cette période printanière. En comparaison avec la même période de l’année précédente, les prix sont en nette baisse. Tel est le constat dressé par Mohammed, un fellah de Korba. «Les prix sont tellement bas que les commerçants préfèrent laisser dans les exploitations la moitié de la récolte qu’ils ont déjà payée sur pied».
Pour beaucoup, cette tendance à la baisse des prix n’est pas le fruit d’une prise de conscience des producteurs et commerçants. Il s’agit plutôt d’une des conséquences de l’épisode pluvieux enregistré dernièrement. Cette abondance de marchandise se traduit par une baisse inopinée des tarifs en vigueur, une sorte de « promotion » pour liquider les stocks en surplus. Ce n’est donc pas un acte de générosité des acteurs du secteur qui permet aux Tunisiens de payer leurs fruits moins chers, mais un cadeau de mère nature ! Certains agriculteurs risquent de ne pas trouver preneurs, et de se retrouver avec des tonnes de fruits sur les bras. «A partir du mois de juin, les consommateurs se lassent de la fraise, fruit du printemps. Ils se tournent davantage vers les fruits à noyaux et les fruits d’été, comme les pêches ou les abricots, qui commencent à prendre de plus en plus de place sur les étals. Pour rendre ce fruit rouge plus attractif, les producteurs ont baissé leurs prix », explique Jamel, vendeur de fraises. Un autre affirme que la récolte est exceptionnelle « Une abondance qui a fait chuter les prix. Ce qui a déclenché une offre promotionnelle sur les fraises. En dernier recours, les opérateurs de l’agro-alimentaire en profitent pour envoyer ces fraises en congélation »
Ces prix pourraient chuter encore si on fait baisser le prix de revient en améliorant la productivité (quantité et qualité) au niveau de l’agriculteur. Ceci passe par une meilleure maîtrise de la technicité et des pratiques agricoles. L’économie d’eau est un facteur primordial dans un contexte de sécheresse et de stress hydrique. La bonne utilisation de cette ressource au niveau de la parcelle et la lutte contre le gaspillage doivent être un souci permanent de l’agriculteur sans oublier d’assainir les circuits de commercialisation et lutter contre la spéculation est essentiel pour moraliser ce secteur et lui conférer plus de transparence. » observe un agriculteur de Tazarka. Mais les prix pourraient chuter dans les prochaines semaines. De nombreuses fraises vont arriver sur les rayons et sur les étals. Une nouvelle vague de production qui pourrait donc enrayer la hausse des prix des autres fruits constatée jusqu’ici. (M.S)