- Réduire drastiquement les subventions, ce qui pourrait coûter cher sur le plan social !!!
- Augmenter la compensation, ce qui risquerait de ruiner définitivement à la trésorerie !!!
Le cours officiel du pétrole s’enfonce et débute la semaine à plus de 79$, alors la Loi de finances (LF) 2021 a été établi en Tunisie sur la base d’un prix du baril de 45 dollars. Sachant que même à la date de l’adoption de cette LF, le 10 décembre 2020 par l’ARP, le prix oscille entre 48 et 50 dollars.
La balance énergétique en Tunisie a régressé de 16%, passant de 2934 millions de dinars durant les sept premiers mois de l’année 2020 à 2460 millions de dinars durant la même période de l’année 2021, selon le rapport mensuel de la conjoncture énergétique publié le 24 septembre 2021 par le ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines.
En effet, les exportations des produits énergétiques ont enregistré une hausse en valeur de 120%. S’ajoute à cela par une hausse des importations en valeur de 15%.
Ainsi, le déficit du bilan d’énergie primaire a baissé de 12% à fin juillet 2021, pour atteindre 2,5 Mtep contre 2,8 Mtep une année auparavant, tout en comptabilisant la redevance sur le gazoduc algéro-italien qui traverse la Tunise. Cette baisse d’énergie primaire est due à l’amélioration des ressources d’énergie primaire.
De ce fait, le taux d’indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d’énergie primaire par la consommation primaire, a affiché 55% à fin juillet 2021, contre, 45% à fin juillet 2020. Alors que, sans comptabilisation de la redevance, ce taux se limiterait à 44% contre 41%.
Un gap supplémentaire de plus de 4380 MDT d’ici la fin de 2021
Malgré cette baisse du déficit de la balance énergétique qui constitue une bouffée d’oxygène pour la Tunisie, la hausse notable du prix du baril de pétrole à l’international aurait un impact très dangereux sur les comptes de l’Etat.
Selon le rapport du budget de 2021, une appréciation du baril d’un dollar coûtera 129 millions de dinars en termes de subventions.
Et si en prend en compte le prix actuel du baril, on risquerait un gap supplémentaire de plus de 4380 millions de dinars d’ici la fin de l’année. Notant que rien ne semble freiner les cours pétroliers. Ce qui demeure et reste très lourd à supporter dans un exercice très risqué. Un exercice qui, au jour d’aujourd’hui, on ne sait même pas comment le clôturer, notamment avec l’instabilité que vit la Tunisie.
Face à cette situation, l’Etat est pris entre deux choix : soit réduire drastiquement les subventions, ce qui pourrait coûter cher sur le plan social, soit augmenter la compensation, ce qui risquerait de ruiner définitivement à la trésorerie.
M.N.