TUNIS – UNIVERSNEWS – La sape systématique de l’économie nationale et du pouvoir d’achat du citoyen continue d’une manière éhontée, sans que les responsables politiques –qui cherchent à sauver les meubles d’un budget en détresse- ne se rendent comptent qu’ils n’agissent pas dans l’intérêt du citoyen qui, en principe, doit être la finalité de toute action de redressement.
Les pénuries se multiplient et voilà que le lait nous fait des siennes. Cette filière qui se plaignait de l’abondance de la production, il n’y a pas si longtemps, est, aujourd’hui, en pleine débandade et ne peut plus satisfaire les besoins du marché.
Et, si on cherche qui est à la base de cette situation, on ne peut qu’accuser le gouvernement qui n’a pas fait son travail et qui regardait, avec insouciance, la dégradation, avec une hausse aberrante des intrants et des coûts de la production, sans agir en conséquence.
Le bureau exécutif de l’UTAP, réuni mercredi, a appelé le gouvernement à annoncer une augmentation immédiate du prix du lait à la production, laquelle ne devra pas être inférieure à 600 millimes/ le litre.
Soulevant les difficultés auxquelles les différentes filières de production sont exposées et les perturbations enregistrées en matière de distribution des engrais chimiques et des semences lesquelles constituent un obstacle à la réussite de la campagne des grandes cultures, l’union agricole a exhorté les autorités à intervenir en urgence pour éviter l’effondrement des différentes filières agricoles.
Plaidant pour une approche participative visant à soutenir l’agriculteur tunisien pour protéger la sécurité alimentaire nationale, dans un contexte mondial de crise, l’union a aussi, réclamé une subvention des principaux intrants dans l’alimentation du bétail notamment le tourteau de soja et le maïs, respectivement de 25 et 35% pour préserver la production animale.
Elle a, par ailleurs, appelé à fournir en urgence les besoins des agriculteurs en engrais dans les zones de production, précisant que le niveau actuel d’approvisionnement en engrais ne dépasse pas 35% des besoins des producteurs.
Le bureau exécutif de l’union a en outre, appelé à accélérer la promulgation du décret gouvernemental fixant les zones de grandes cultures sinistrées par la sècheresse et à procéder au versement des indemnisations aux agriculteurs touchés, affiliés au fonds des catastrophes naturelles.
Il a appelé à l’annulation du plafonnement du prix des pommes de terre, en raison de l’augmentation des coûts de production et à l’absence d’appui à l’activité de stockage.
L’union agricole a, par ailleurs, estimé nécessaire d’activer le rôle des groupements professionnels dans tous les secteurs pour former des stocks stratégiques.
Faisant assumer aux ministères concernés, la responsabilité de la détérioration des filières agricoles à cause de leurs décisions unilatérales, l’UTAP a appelé le président de la République et la cheffe du gouvernement à intervenir, en urgence, pour sauver ce qui reste du secteur et préserver l’appareil de production.