TUNIS – UNIVERSNEWS – De nombreux magasins ou sites Internet n’affichent pas leurs prix. Ou, malheureusement, parfois par volonté de tromper le client. Pourtant, l’affichage des prix dans un magasin ou sur un site est obligatoire ! C’est dans la loi sur les prix. Le non-respect de cette obligation est sévèrement puni.
Le prix doit être affiché de manière claire et lisible pour éviter toute erreur de prix. Enfin, il doit être immédiatement accessible. Autrement dit, un client ne doit pas être obligé de demander le prix à un vendeur. Cette obligation d’affichage du prix permet de protéger le consommateur d’une possible erreur de prix. Mais souvent dans la majorité des magasins et des grandes surfaces, les prix ne sont pas affichés sur les produits. On est obligé de demander au vendeur le coût de tel ou tel article, témoigne une mère de famille venue faire des courses dans une supérette.
« Non seulement les prix ne sont pas mentionnés, mais certains articles portent même les prix d’autres produits », constate Mohamed Ali. «Je me suis souvent retrouvée à la caisse avec un article dont le prix initial n’est pas celui affiché sur l’étal», ajoute Hadia. «On est gênés, surtout si le produit coûte le double ou le triple du prix affiché, au point où on le prend même si cela allège considérablement notre porte-monnaie», raconte-t-elle.
Néanmoins, ces différences de prix ne sont pas toujours intentionnelles. Dans de nombreux supermarchés, ce n’est pas que l’objectif soit de tromper le client mais c’est simplement… un manque de temps pour changer les prix ! Le plus souvent, il s’agit donc d’erreurs involontaires et non de manipulation malveillante.
En effet, les équipes n’ont pas toujours eu le temps d’actualiser les étiquettes ou le code-barres des produits. Et avec l’inflation galopante et donc des changements de prix de plus en plus réguliers, ce scénario se produit de plus en plus fréquemment.
Lotfi Riahi, président de l’Association tunisienne du renseignement du consommateur, nous a expliqué que fréquemment certaines grandes surfaces contrevenantes, s’appuient sur des erreurs au niveau des codes à barres pour justifier ces dépassements. Toujours selon ses dires, l’organisation recense quotidiennement 250 réclamations, dont celles qui portent sur les dépassements relatifs aux prix des produits dans les grandes surfaces.
Des pratiques déloyales
Les commerçants qui n’affichent pas les prix sont en train de jouer avec le feu, car c’est une obligation et un droit du consommateur. Il arrive que le supermarché fait une promotion avec des prix affichés sur les produits. Mais devant la caisse, tu paies plus cher sous prétexte que la date de promotion est finie ! Samia a souligné, à ce sujet, l’absence de culture des soldes chez la majorité de nos commerçants. «J’ai attendu les soldes pour acheter une paire de baskets qui était proposée avant les soldes à près de 150 dinars avant d’être cédée aujourd’hui pour 120 dinars, soit une réduction de 20%. Or, dans les affiches, on indique que les remises commencent à partir de 30%», s’insurge-t-elle.
Sur le menu d’un restaurant, on propose un menu de poisson à 50 dinars. Au moment de passer à la caisse, surprise! C’est plutôt 60 dinars que le client devra débourser pour ce plat. «Les prix ont changé», obtiendra-t-il pour toute réponse. Un peu plus loin, une chaîne étrangère affiche sur son menu que le prix d’un sandwich, accompagné de frites, est de 30 dinars. Une note au bas du menu spécifie même que «tous les plats sont servis avec des frites». Malgré cela, c’est «tout nu» que vous sera servi votre sandwich . Où sont les frites? «Désolé, il faut payer un supplément», vous répondra le serveur. Tant pis! La prochaine fois, vous rentrerez manger à la maison.
La Loi sur la protection du consommateur oblige ainsi les commerçants à respecter plusieurs règles lorsqu’ils indiquent le prix des produits qu’ils offrent aux consommateurs. Ils doivent respecter les règles qui concernent l’affichage et l’étiquetage des prix. Ils sont ainsi obligés d’afficher le prix de vente de tous les produits qu’ils offrent aux consommateurs.
M.S.