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Kaïs Saïed affiche une certaine résignation et accuse les « traîtres et les compoteurs »
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Une vingtaine de pays seulement sur 88 ont confirmé leur participation
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Des questions de logistique et de respect des valeurs de l’OIF seraient les vrais motifs du désistement
Aura t-il lieu ? Sera t-il reporté ? Ou sera-t-il carrément annulé ? C’est du prochain sommet de la francophonie qu’on parle et qui devrait se tenir à Djerba dans moins de 40 jours.
En effet, des bruits ont couru quant à une éventuelle décision des patrons de cette prestigieuse organisation retirant à notre pays le droit d’organiser cette manifestation. Mais à chaque fois, la présidence de la République y opposait un démenti catégorique.
Or, pour la première fois, lors de son discours aujourd’hui lundi 11 octobre 2021 à l’occasion de l’investiture du nouveau gouvernement, Kaïs Saïed a admis, avec une certaine résignation, la sérieuse probabilité de ladite annulation.
«La Tunisie a tout mis en œuvre pour tenir le sommet de la francophonie à Djerba sur MA proposition, alors qu’ils veulent concrétiser cette échéance, qu’ils soient les bienvenus, mais s’ils ne veulent pas, on leur souhaite bon vent ».
Le chef de l’Etat a précisé que les raisons de ce désistement serait dû à la pression exercée par les traîtres et les comploteurs qui auraient pris contact auprès d’une cinquantaine d’Etats francophones les priant de priver notre pays de cette organisation.
Il est bon de noter que la secrétaire générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, était en visite à Tunis où elle a rencontré le chef de l’Etat, sans que les médias officiels, et les non officiels non plus, n’y ont accordé le moindre écho, hormis un communiqué laconique rendu public sur le site officiel de la présidence de la République sur sa page officielle Facebook !
Ainsi, le Palais de Carthage semble vouloir imputer tout échec d’organisation du sommet de la francophonie aux comploteurs et aux traitres. Or, s’il est vrai que certaines voix, dont notamment, celle du « tartour » et ex-chef d’Etat par accident, Moncef Marzouki, se sont élevés se sont élevé pour demander à la France et à d’autres pays francophones de laisser tomber la Tunisie, il va de soi que des Etats souverains acceptent de se plier à une telle requête.
On doit, tout d’abord relever qu’à peine une vingtaine de pays, seulement sur les 88 que compte l’Organisation, ont accordé une suite favorable à l’invitation de la présidence de ma République Tunisienne qui avait pris en charge ce dossier, même du temps où Mechichi était chef du gouvernement et que la réticence de l’OIF était bien visible depuis des mois.
On rappellera que, comme on l’avait indiqué dans notre livraison du , que les milieux diplomatiques n’étaient pas d’accord avec la tenue d’une manifestation aussi grandiose dans l’île de Djerba qui manque de l’infrastructure et de la logistique adéquates
C’est ce qui explique la visite inopinée, au mois de juin dernier, de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo à Djerba, précédée par une importante délégation d’experts, pour prendre connaissance de l’état d’avancement des préparatifs du Sommet de la francophonie, une inspection qui aurait conclu à des résultats négatifs.
Il n’en demeure pas moins que plusieurs voix se sont élevées, dont notamment le président d’honneur de l’OIF, pour dire que ce qui se passe en Tunisie avec l’accumulation de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme et bien d’autres pratiques au niveau de la démocratie et des libertés publiques et individuelles ainsi que le respect des droits de l’Homme ne sont pas conformes aux valeurs de la francophonie.
N’en déplaise à Kaïs Saïed qui maintient que tout se passe en Tunisie conformément à la Constitution et aux lois et que tous ceux prétendant le contraire sont des ignares !…
Noureddine HLAOUI