Diversement appréciés en fonction des lectures, plusieurs projets gouvernementaux tendant à cerner de plus près la situation socio économique des citoyens, en tant que tels, et le taux de pauvreté en Tunisie ont été présentés, vendredi 7 décembre, lors d’une conférence sur la stratégie nationale d’inclusion sociale et de lutte conte la pauvreté, organisée, à Tunis, par le ministère des affaires sociales avec le soutien de quelques partenaires européens dont l’Union européenne.
Au nombre de ces actions figure notamment le projet d’immatriculation digitale des citoyens destiné à attribuer à chaque tunisien, du nourrisson au plus vieux, un matricule d’identification personnel qui comporte toutes les données socio économiques le concernant.
Intervenant, à l’ouverture de la conférence, le ministre des affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a fait état d’un autre projet de loi organique sur la lutte contre la pauvreté en Tunisie, sous le titre de loi sur la sureté sociale, en cours de discussion à l’Assemblée des représentants du peuple, qu’il a qualifiée de première en Afrique et dans le monde arabe . Selon le ministre, cette loi va donner une définition officielle de la pauvreté, en Tunisie, selon les critères de l’indice de pauvreté multidimensionnelle tout en chargeant l’Etat de l’obligation de protéger et de soutenir les pauvres.
Or, de nombreux spécialistes et commentateurs estiment que toutes ces actions entrent, en réalité, dans le cadre de la politique de ciblage du système de subventions et des interventions de la Caisse générale de compensation que le gouvernement compte appliquer de manière à ne faire bénéficier des subventions que la catégorie des citoyens déclarés officiellement pauvres selon les critères fixés.
D’ailleurs, le projet d’immatriculation digitale des Tunisiens mis en avant depuis longtemps est trop controversé et suscite partout des réticences.
Des experts européens participent à l’établissement de ces critères de pauvreté.
Un balayage social de quelques 400 mille familles a été déjà effectué, à cet effet, en utilisant la méthode dite méthode de scoring consistant à donner des points aux familles en fonction des critères de pauvreté fixés, puis le classement est fait sur la base du score total réalisé.
Le système d’immatriculation de la population existe dans certains pays et possède certains avantages selon sa finalité et ses champs d’application.
Salah Ben Hamadi