Dix personnes sont très grièvement blessées, et trente-sept plus légèrement, selon le parquet de Paris, après une explosion ce matin du samedi 12 janvier 2019, rue de Trévise, dans le 9ème arrondissement.
Deux sapeurs-pompiers et une touriste espagnole sont morts après la puissante explosion qui s’est produite dans un immeuble du 9ème arrondissement de Paris, selon un bilan du parquet de Paris et du ministère des Affaires étrangères espagnol.
La déflagration a eu lieu peu avant 9 heures dans un quartier touristique de la capitale, à l’angle de la rue de Trévise et de la rue Sainte-Cécile, endommageant fortement l’immeuble et causant de nombreux dégâts matériels dans l’ensemble du quartier.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui s’est rendu sur place, a annoncé à la mi-journée la mort de quatre personnes, deux civils et deux sapeurs-pompiers de Paris. La préfecture de police a toutefois rectifié dans la foulée, indiquant que deux morts, tous deux sapeurs-pompiers, étaient à déplorer.
Selon le ministère des Affaires étrangères espagnol, une touriste espagnole est également morte. Cette femme « vient de mourir à l’hôpital », a fait savoir le ministère en milieu d’après-midi, précisant qu’elle faisait du tourisme dans la capitale française avec son mari qui, lui, n’a pas été blessé. Un autre ressortissant espagnol a par ailleurs été blessé, toujours selon le ministère espagnol. Au total, dix personnes ont été grièvement blessées et trente-sept plus légèrement.
La piste de la fuite de gaz privilégiée
Le procureur de Paris, Rémy Heitz, a précisé qu’une enquête judiciaire était en cours pour déterminer la cause de l’explosion. «Nous sommes (…) sur une origine accidentelle, mais à ce stade nous n’excluons aucune hypothèse », a-t-il déclaré à la presse.
« A 8 h 37, nos sapeurs-pompiers sont intervenus au 6, rue de Trévise pour une fuite de gaz. Au moment de leur intervention, une dramatique explosion a eu lieu », a détaillé M. Castaner.
Vers 10 heures, dans la rue encore enfumée, jonchée de verre et de débris, des immeubles et des commerces avaient les fenêtres et les vitrines soufflées, des voitures étaient renversées ou totalement détruites, calcinées, témoignant de la force de l’explosion, a-t-on constaté.
Des experts du laboratoire central de la préfecture de police sont sur place, notamment pour «identifier l’origine de l’explosion, et la poche de gaz qui aurait donc conduit à ce dramatique accident », a-t-il ajouté. Une enquête a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire.
Selon le commandant Eric Moulin, « l’un des pompiers touché a été enseveli de nombreuses minutes (…). L’onde de choc s’est propagée dans les quatre rues adjacentes sur environ 100 mètres ».
« Le souffle a brisé les vitres »
En fin de matinée, la rue Sainte-Cécile était bloquée par les policiers et les camions de pompiers étaient toujours en intervention. Une odeur de brûlé flottait dans le quartier, comme l’a constaté notre journaliste Pierre Bouvier, présent sur place.
Il a notamment recueilli le témoignage de Maxime Daridan, un journaliste qui habite rue de Trévise et a été réveillé par l’explosion. Toutes les vitres de son appartement ont été soufflées, sur rue et sur cour. Il a constaté les dégâts et vu le camion de pompier en intervention pour la fuite de gaz. Puis les policiers ont commencé à repousser la foule pour dégager le périmètre de sécurité.