TUNIS – UN/AGENCES – Le sort de Luca Visentini, qui a reconnu avoir reçu au moins 50.000 euros en espèce de l’ONG impliquée dans le Qatargate, devrait être tranché ce mercredi lors d’une réunion au sommet de la Confédération syndicale internationale (CSI).
«Luca Visentini est mort, la seule question qui reste est : est-ce qu’il va démissionner ou être démis de ses fonctions». C’est ainsi qu’un syndicaliste français résumait mardi l’enjeu de la réunion du conseil général de la Confédération syndicale internationale (CSI) prévue ce mercredi.
L’instance de près de 100 membres, qui est en quelque sorte le parlement de la principale organisation syndicale internationale, se réunit en effet à midi pour décider du sort de son tout nouveau secrétaire général, mis en cause dans le Qatargate moins d’un mois après avoir été élu.
Le syndicaliste italien a été mis en examen dans le cadre de l’enquête du parquet fédéral belge sur les pots-de-vin qui auraient été versés par l’Emirat, une affaire qui ne secoue donc pas que le Parlement européen. Elément nouveau, lundi, dans un communiqué cité par le site Politico.eu, Luca Visentini a reconnu avoir reçu au moins 50.000 euros en espèces de Fight Impunity, l’ONG que préside Pier Antonio Panzeri. Cet ex-eurodéputé italien, actuellement incarcéré, est la figure principale du scandale.
Prétendant que rien ne lui a été demandé en échange de ce don, Luca Visentini déclare avoir utilisé cet argent pour sa campagne, alors même qu’aucun financement extérieur au mouvement syndical n’est accepté. Il affirme qu’il fera «tout ce qui est nécessaire pour éclaircir la situation et prouver [son] innocence ». Il évoque aussi, toujours selon Politico, une utilisation des fonds pour «d’autres frais de fonctionnement de l’organisation» alors que le changement de position vis-à-vis du Qatar de sa prédécesseure à la tête de la CSI, Sharan Burrow, soutien de Luca Visentini, en a surpris plus d’un.
Ce départ va laisser vacant le poste de secrétaire général de la CSI, désigné normalement par le congrès et qui est la cheville ouvrière du fonctionnement de l’organisation. Les statuts prévoient dans ce cas que le conseil général «est autorisé à désigner un ou une secrétaire générale par intérim pour la période à courir jusqu’au prochain congrès». Une période qui sera cette fois-ci égale à la durée d’un mandat classique, autant dire qu’il y a un fort enjeu en interne.