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En 15 mois à Carthage, Saïed n’a fourni aucune vision cohérente pour l’avenir de la Tunisie
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« Couvé » par Nadia Akacha, Saïed ne communique même plus avec les membres de son cabinet
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Comment un conseiller du président de la République peut-il être nommé et limogé par la cheffe de cabinet ?!
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Hanté par les complots tramés dans les chambres noires, Saïed attend que survienne l’instant « T »
En l’espace de 15 mois, soit depuis son investiture en octobre 2019 devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) jusqu’au dernier jour de l’année 2020, le président de la République, Kaïs Saïed, s’est illustré par ses discours passionnés au cours desquels il n’a annoncé aucune décision digne de ce nom.
En 460 jours au Palais de Carthage, le chef de l’Etat s’est contenté de discours protocolaires, de diatribes incohérentes, de menaces de lancement de missiles déjà placées sur les rampes de lancement, de révélations de complots, de traitrises et autres manigances tramées dans des chambres noires.
Le président de la Républiques est, également, passé maître dans l’art du lancement des accusations à tout bout de champ, mais toujours sans la moindre preuve concrète. Pourtant les preuves, il les a, mais il ne les dévoilera que lorsque l’instant « T » viendra. Quand ? Mystère !…
Or, les « a,b,c » de l’exercice du pouvoir par un Président sont évidents à savoir l’établissement d’un diagnostic, la révélations de faits concrets et la prise de décision. Mais le nôtre de Président se contente d’accuser, de menacer sans annoncer aucune mesure alors qu’il prend, à chaque fois témoins, Dieu et l’Histoire…
D’autre part, tout le monde sait que, conformément aux textes de la Constitution, Kaïs Saïed n’a aucun pouvoir réel à cause de ses prérogatives trop limitées. D’ailleurs, tout le monde est persuadé que si le président de la République avait des « prérogatives », feu Béji Caïd Essebsi en aurait fait usage tellement il était dépité par « l’ingratitude » démontrée par Youssef Chahed, qui, sans le parachutage dont BCE l’avait fait bénéficier, il serait resté un simple commis du système et un piètre politicien de « énième rang ».
Plus encore. Non seulement, il est limité par les chaînages imposés par la Constitution, ficelée sur mesure par Ennahdha grâce à une Assemblée nationale constituante (ANC) outrageusement dominée par les Islamistes, les illuminés du CPR et le parti Ettakattol, Saïed semble être prisonnier dans la cage que lui impose Nadia Akacha, la cheffe de son cabinet.
En effet, celle que l’on surnomme la nouvelle Dame de fer est parvenue à faire le vide autour d’elle après les démissions de tous les « compagnons de la première heure » du chef de l’Etat à son arrivée à Carthage où elle fait la pluie et le beau temps allant jusqu’à prendre la main de nommer et limoger tous les membres du cabinet y compris les conseillers principaux. Qui dit mieux ?!!!
En tout état de cause, Kaïs Saïed semble incohérent dans le cheminement de ses idées au point que les analystes ont fini par conclure que depuis sa prise de fonctions, il n’a jamais prononcé une phrase claire.
Pire encore, après avoir annoncé avoir accepté l’initiative de l’UGTT, plus d’un mois après sa soumission, il est parvenu à la vider de toute sa substance initiale par un simple ajout d’une phrase !
D’ailleurs, Kaïs Saïed a compris que le courant ne passe pas entre lui et tout l’entourage politique. «Tellement je ne comprends pas les autres que j’ai l’impression que je descends d’une autre planète… ».
Il faut dire que sa façon de concevoir la composition d’un gouvernement, sa vision de la lutte contre la corruption et sa manière de recouvrer les « prétendues sommes mirobolantes de l’argent et des biens spoliés sont tellement bizarres qu’on se pose des questions s’il s’agit d’un mode de pensée ou d’une méthodologie pour solutionner les équations.
Mais, finalement, si le cerveau de Saïed ne fonctionnait pas, effectivement, comme celui de ses pairs de la planète Terre ?!. En tous les cas, c’est lui-même qui l’avoue en se faisant comparer à un « E.T »…
Noureddine HLAOUI