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La teneur des entretiens à Madrid auraient déplu au chef de l’Etat et à sa cheffe de cabinet
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Le ministre des A.E. « mis à l’écart » de l’audience accordée aux responsables syndicaux du département qui fête le 65ème anniversaire de sa création
Encore un froid sur les relations entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman al-Jarandi à l’issue de son voyage, il y a une semaine, en Espagne où il a été reçu par les principaux dirigeants espagnols, le Roi Felipe VI en tête.
Le chef de l’Etat aurait mal pris le communiqué rendu public par le département des A.E. mentionnant le suivi de très près par le Roi Felipe de la situation en Tunisie et la conjoncture difficile actuelle, d’où le souci de Madrid d’appuyer davantage la transition démocratique.
Le même souci a été exprimé par la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, et la présidente du Congrès des députés espagnol, Meritxell Batet Lamana qui ont réitéré leur soutien et leur volonté d’appuyer l’expérience tunisienne en matière de transition démocratique, la qualifiant « d’unique ».
De son côté, le ministre des Affaires étrangères a transmis au Roi Felipe VI les salutations du président Kaïs Saïed et sa ferme volonté de consolider les relations de coopération bilatérale.
Al- Jarandi a, dans ce sens, rappelé l’invitation qui avait été adressée au Roi d’Espagne pour une visite d’Etat en Tunisie.
Le ministre des Affaires étrangères a salué le soutien constant apporté par l’Espagne à la Tunisie, à tous les niveaux, exprimant le souhait de voir la coopération bilatérale se renforcer et se diversifier davantage.
Lamana qui a salué l’expérience tunisienne en matière de transition démocratique, exprimant la volonté de son pays de continuer à soutenir cette expérience unique.
Il faut dire que les dirigeants espagnols auraient émis leur souhait de voir la présidence de la République aider à la finalisation des instances et des institutions permettant à la Tunisie de se présenter en rangs serrés dans le cadre de ses relations internationales.
Cet épisode expliquerait l’absence d’al-Jarandi lors de l’audience accordée par Kaïs Saïed à Brahim Rezgui, secrétaire général du Syndicat du corps diplomatique et Habiba Krimi, secrétaire générale du Syndicat de base des agents du ministère des Affaires étrangères en présence de Nadia Akacha, cheffe du cabinet présidentiel, et Walid El Hajjam, actuel conseiller diplomatique auprès du chef de l’Etat et ex-secrétaire de l’ambassade de Tunisie auprès de l’Etat des Emirats Arabes Unis du temps de l’ambassadeur, Tarek Ettaïeb qui avait été muté à Téhéran avant de faire un passage très curieux en tant que directeur de cabinet présidentiel, et ce pendant trois mois avant de retourner à son poste à Téhéran pour atterrir, finalement à l’ambassade de Tunisie à Berne en Suisse, poste le plus prisé par les diplomates tunisiens à l’étranger.
Cette audience, qui s’est déroulée à l’occasion de la Journée nationale de la diplomatie célébrant le 65ème anniversaire du rétablissement du ministère des Affaires étrangères, aurait été mal accueillie par l’UGTT qui n’apprécie pas un doublon du syndicat de base qui le représente au sein du département des A.E.
Pourtant, Al Jarandi se trouvait, le jour même au Palais de Carthage où il avait assisté à l’entretien accordé par le chef de l’Etat au ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zini Moulay.
Toutes ces péripéties ont alimenté les supputations sur l’existence d’un sérieux différend entre Al-Jarandi et le président de la République ou, plutôt, avec sa cheffe de cabinet, Nadia Akacha…
Noureddine HLAOUI