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Une enquête est nécessaire pour identifier et poursuivre les initiateurs de la rumeur du prétendu décès de Mohamed Ennaceur
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La prétendue existence d’armes évoquée par un capitaine de la Garde nationale, objet de poursuites judiciaires
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Le revenant Mokdad Mejri s’en mêle, voit du Kamel Letaïef partout et tient des propos incohérents et « hystériques »
Depuis plusieurs jours, nous assistons à des faits étranges consistant notamment en la diffusion d’une profusion d’informations, souvent sur le réseau social de Facebook : une succession de rumeurs, de fake news et autres aberrations mensongères.
Outre les multiples rumeurs concernant les probables schémas et autres configurations au Bardo et à La Kasbah, deux grosses fakes ont marqués les tout derniers jours.
On citera, tout d’abord, l’annonce, dans la nuit du vendredi à samedi derniers, du prétendu décès de Mohamed Ennaceur, ancien président de la République par intérim et ex-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), une annonce qui s’est répandue comme une traînée de poudre à travers le réseau social de Facebook.
La rumeur a enflé au fur et à mesure que le temps passait. Ce qui est encore plus bizarre, c’est que des journalistes, même parmi les plus chevronnés et les plus crédibles s’y sont mêlés conférant, de la sorte, plus d’assise à ce mensonge. C’est à croire que les journalistes prenaient un malin plaisir à annoncer la « triste nouvelle ».
C’était comme la contagion et la course contre la montre, chacun voulant être de la partie pour, probablement, se vanter le lendemain comme étant parmi les auteurs de ladite info-intox. Et qu’on nous taxe de « donneur de leçons », mais on tient à rappeler que parmi les a,b,c de la profession de journaliste, on nous a appris que pour annoncer un décès, il faut en être certain à cent pour cent, après confirmation obtenue de la part d’un membre direct de la famille concernée.
Et dire que même Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, Faouzia Fodha, 2ème vice-présidente de l’ARP et autre Majdouline Cherni ont fini par achever les plus hésitants à y croire à cette intox en publiant le « mensonge ». Pourtant, un simple coup de fil chez Mohamed Ennaceur aurait suffi pour s’en assurer.
Bien sûr, on évoquera et on polémiquera sur ce fameux sms adressé par l’agence TAP à ses abonnés, mais là aussi, même si l’erreur est condamnable, il ne s’agit pas d’une annonce parfaitement fiable dans la mesure où si c’était le cas, l’info aurait été rendu publique sur le fil de l’agence.
En tout état de cause, une enquête s’impose pour déterminer la ou les parties qui ont été les premières à diffuser la triste intox. D’ailleurs, Mohamed Ennaceur, en personne, a demandé qu’on fasse le nécessaire pour démasquer les « coupables » car il s’agit bien d’un délit condamnable et passible de poursuites judiciaires. Et d’un !…
Le second « mensonge » de taille est venu d’un officier de la Garde nationale, capitaine de son état, qui a publié une vidéo évoquant l’existence d’un d’une profusion d’armes à Ouerdanine, dans la région du Sahel et dans tout le pays.
Tenant des propos et un discours incohérents, sans queue, ni tête, sautant du coq à l’âne, parlant de documents et d’enregistrements, mais sans donner la moindre preuve tangible, le capitaine Zied Farjallah – c’est de lui qu’il s’agit- prétend l’existence de plans terroristes et qu’il y a des terroristes disséminés partout dans le pays.
D’autres personnes dont le frère du capitaine et un dénommé « Chouchou » évoquent la même chose. Et il y a, surtout, ce revenant Mokdad Mejri, ancienne triste vedette de la chaîne Zitouna TV et ex-prestataire de service payé par l’ancien ministre nahdhaoui des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem pour des missions spéciales et secrètes.
Hystérique à souhait et incohérent, ce Mokdad Mejri a fait diffuser, à son tour, une vidéo dans laquelle il confirme les dires dudit capitaine tout en trouvant le moyen de faire « incruster » le nom de Kamel Letaïef comme étant une « énigme qu’il faut élucider » sans en donner la moindre raison concrète
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que des personnes lugubres ayant des agendas connus, comme c’est le cas de Mokdad Mejri qui sort d’on ne sait où, pour tenir des propos incompréhensibles, pour dénigrer Kamel Eltaïef sans étayer leurs dire par aucune preuve papable tout en oubliant de mentionner que son nom n’a jamais été associé à des affaires de corruption et qu’il avait été un des rares à tenir tête à Ben Ali et aux Trabelsi allant jusqu’à risquer sa vie et ses biens.
D’ailleurs le ministre de l’Intérieur Hichem Fourati a démenti toute véracité des propos du capitaine Farjallah alors que le porte-parole du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofiène Selliti a été clair et magistral dans son intervention sur les ondes de Radio de Shems Fm en assurant que le contenu des vidéos est dénué de tout fondement et son auteur sera déféré devant le parquet dès ce lundi 11 novembre. Ce qui suppose que, logiquement, le sieur Mokdad Mejri devrait être interrogé pour ses propos « mensongers ». Et de deux !
Ce qui est presque certain est que la propagation d’aussi graves rumeurs n’est pas fortuite et ne constitue pas une simple coïncidence. Ces intox seraient une opération de diversion pour détourner l’attention de l’opinion publique de certains revers subis par le gouvernement sortant ou d’autres affaires dont on s’est rappelé bizarrement, en ces moments.
Parmi ces déboires, on citera l’affaire Fehri, la visite du chef du gouvernement sortant en Algérie aux résultats très quelconques, les difficultés pour former le prochain gouvernement et le souci de Youssef Chahed d’en faire partie, au moins par un poste aux Affaires étrangères. D’ailleurs, l’actuel patron de La Kasbah semble tenir à être vu en compagnie du nouveau président de la République, car, comme il l’avait reconnu, il fait l’objet de nombreuses plaintes devant la justice.
En tout état de cause, il est dangereux de vouloir créer des histoires montées de toutes pièces pour cacher des déboires personnelles d’un tel ou autre responsable. On ne joue pas avec les intérêts suprêmes de la Nation en les impliquant dans un cadre de calculs personnels et étroits.
Noureddine HLAOUI