TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – M.S.) – Le pouvoir d’achat des familles ne cesse de se détériorer face au choc de l’inflation. La crise inflationniste oblige la majorité des Tunisiens à réduire leurs dépenses et à s’adapter au contexte. Les ménages déclarent une situation financière difficile. Nombreux sont les citoyens qui estiment qu’elle est même dure… voire très dure. Ce sont surtout les familles avec enfants qui décrivent ces fragilités. Pour beaucoup, l’augmentation des prix s’est traduite par une baisse de leur niveau de consommation. Les renoncements sont nombreux et multiformes. Plusieurs indiquent avoir des difficultés à payer leurs vacances ou même aller dans un restaurant!
Plusieurs familles tunisiennes ont l’intention de partir en vacances cet été, mais ne peuvent pas se permettre quelques jours de repos dans un hôtel. 80% d’entre elles invoquent des raisons financières. Le budget continue de générer des inquiétudes à de multiples niveaux. L’inflation impacte l’enthousiasme des Tunisiens à partir en vacances et plus concrètement leurs projets de vacances. Les vacanciers se préparent à réduire leur séjour ou faire des économies sur le type de logement, le budget nourriture, visites ou activités sur place… « C’est devenu excessivement cher. Nous avons cet été renoncé à nos vacances, cet été », explique Sami, père de quatre enfants.
On ne fera pas de folies…
Face à un coût des vacances en forte hausse du fait de l’inflation et d’une flambée des tarifs hôteliers, certains se contentent de quelques nuitées dans un hôtel. « Finalement, nous allons pouvoir partir, mais c’est clair qu’on ne fera pas de folies », précise Alia qui compte séjourner trois jours dans un hôtel avec son mari et ses trois enfants. «C’est difficile. On a eu plus de mal à mettre de l’argent de côté pour payer son séjour». Les vacances, on en a tous besoin. Malheureusement, elles deviennent la plupart du temps une source d’endettement», nous explique Sahbi. Senda préfère séjourner dans un hôtel en dehors des mois de juillet et août, quand les prix sont plus sages et les hôtels moins fréquentés. « L’été, je préfère m’oxygéner les poumons dans la montagne chez ma tante», dit-elle.
Le budget prévu pour leurs vacances est d’environ 100 dinars par jour. Il peut dépasser les 300 dinars dans certaines unités à Hammamet, Mahdia et Djerba. Imaginer une famille de 4 personnes, ça peut dépasser la somme de mille dinars pour le week-end ! Il est vrai que certains ne choisissent pas de baisser leurs standards, mais sont prêts à réduire leur période de séjour.
Repenser les habitudes
De nombreux tunisiens sont contraints de repenser leurs habitudes de vacances, en particulier en termes de date de départ, durée du séjour, destination, mode d’hébergement et dépenses de restauration. Face à cette situation, de nouvelles pratiques touristiques émergent, comme partir hors saison.» « Idéalement, il faut avoir épargné à l’avance pour ne pas payer ses vacances à crédit », fait valoir Yassine, un jeune banquier. Il recommande aux futurs vacanciers de préparer un budget afin de ne pas dépenser sans compter. « Qu’est-ce qu’on envisage de payer pour le logement, la nourriture, l’animation ? Il faut se donner des objectifs pour éviter les dépenses impulsives et, autant que possible, faire un suivi des dépenses en temps réel durant les vacances pour voir où on est rendu », soulève-t-il.
Le retour à la maison sera d’ailleurs l’occasion de faire un bilan. La situation est difficile présentement avec l’inflation. Pénalisés par la hausse des prix, les vacanciers au budget restreint priorisent les vacances à la maison ou se tournent vers des endroits moins chers, donc de proximité, avec une très forte appétence pour le camping. Sans surprise, dans un contexte économique marqué par une forte inflation, les congés d’été des Tunisiens seront cette année placés sous le signe des restrictions