TUNIS – UNIVERSNEWS – L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beït El Hikma » a organisé, mercredi 4 janvier 2023, une journée de réflexion intitulée «Quelle place pour la médecine de précision?» au Palais de l’Académie en présence de principaux acteurs impliqués : cliniciens, biologistes, pharmaciens, chercheurs, plateformes technologiques, décideurs politiques, économistes de la santé, entreprises pharmaceutiques et sociétés savantes.
L’objectif est de faire un état des lieux et proposer une vision ainsi qu’une stratégie nationale pour le développement d’une médecine de précision adaptée aux atouts et aux contraintes de la Tunisie. Cette stratégie se décline en un programme d’actions réalistes échelonnées sur les courts, moyens et longs termes.
Cette réflexion se veut inclusive de toutes les compétences nationales et capitalise sur les expériences et réflexions antérieures. Elle se construira sur les projets en cours de gestation ou d’exécution ainsi que sur les avis personnels de personnes ressources en s’inscrivant dans une démarche pluridisciplinaire impliquant les secteurs publics, privés et associatifs.
Plusieurs pays africains tels l’Afrique du Sud, Le Kenya ou l’Egypte commencent à s’atteler pour relever le défi posé par la médecine personnalisée. Ces pays ont consenti des efforts en infrastructures, en équipements, en technologie, en formation, en législation, en organisation et en investissements pour un meilleur impact sur la qualité des soins et la croissance économique dans le secteur de la santé.
La Tunisie est un pays dont on reconnaît la qualité des recherches en santé, particulièrement dans le domaine de la génétique humaine. Cependant, les efforts de recherche de plus de 30 ans dans ces domaines risquent de ne pas être valorisés à leur juste mesure parce qu’on tarde à les inscrire dans une vision globale en accord avec l’évolution des sciences médicales et à prendre les bonnes décisions. Le premier risque est d’exclure une partie de notre population des bénéfices des avancées technologiques et des innovations dans le domaine de la santé.
Le deuxième risque est d’accentuer notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur en termes de parcours de santé en imposant aux citoyens fortunés le recours aux soins à l’étranger et voire plus encore s’ancrer le principe d’une médecine à deux voire trois vitesses : entre citoyens selon leurs moyens matériels, entre l’hôpital public démuni de ressources et l’hôpital privé soutenu par les instances financières, entre pays riches et pays pauvres.
M.S.