Tunis – UNIVERSNEWS (Justice) – Ridha Ben Salah Yazidi, qui vient d’être remis par le pentagone à la Tunisie, croupit dans la prison de Guantanamo depuis 22 ans à Guantanamo. Il avait été arrêté peu après les attentats du 11 septembre 2001 et avait été l’un des premiers à être envoyé dans cette prison en 2002.
Yazidi a été jugé éligible à un transfert « à l’issue d’un processus d’examen rigoureux » de plusieurs agences, a déclaré le Pentagone dans un communiqué. « En consultation avec notre partenaire en Tunisie, nous avons rempli les conditions nécessaires pour un transfert responsable », a-t-il ajouté.
Actuellement, il reste 26 détenus à Guantanamo, dont Khalid Cheikh Mohammed, considéré comme le « cerveau » des attentats du 11-Septembre. Parmi eux, 14 sont éligibles à un transfert, selon le ministère américain de la Défense. La prison de Guantanamo, où jusqu’à environ 800 prisonniers ont été détenus, a largement terni l’image des États-Unis à l’international. Joe Biden – comme Barack Obama avant lui – avait formulé le vœu de la fermer lors de son mandat. Mais celle-ci est toujours ouverte.
D’après le New York Times, Ridha Ben Saleh Yazidi est âgé, aujourd’hui, de 59 ans. Aucun accord de rapatriement n’avait pu être, jusque-là, établi entre les États-Unis et la Tunisie, pays dont il est ressortissant. Le quotidien américain rapporte qu’il était le dernier de douze Tunisiens incarcérés à Guantanamo, la plupart arrêtés en Afghanistan ou au Pakistan pour des suspicions de terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001. Plus précisément, il aurait été arrêté non loin de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Il a ensuite été envoyé à Guantanamo dès l’ouverture de cette prison, le 11 janvier 2002. Durant sa détention, il était présenté comme quelqu’un de dangereux et hostile envers les gardes de la prison, selon le New York Times.
Pourtant, l’administration Obama le place, en 2010, sur liste de plusieurs prisonniers ne pouvant pas être poursuivis pour crimes de guerre. Il devient alors éligible à une libération. Mais, la Tunisie était alors jugée trop dangereuse ou peu encline à l’accueillir et lui ne souhaitait pas aller dans d’autres pays. Celui qui aurait également été emprisonné en Italie pour trafic de drogues dans les années 1980-1990 n’aurait pas vu d’avocat depuis une vingtaine d’années.