L’étau se resserre autour de la Tunisie où les perspectives d’ordre économique et financier s’annoncent des plus sombres. Le dernier rapport de la prestigieuse Bank of America en témoigne…
La BofA Securities, anciennement Bank of America Merrill Lynch ou BAML et qui est la branche chargée des activités de banque d’investissement de la Bank of America vient de publier un rapport sur la situation des finances publiques en Tunisie.
La banque est considérée comme une référence aux Etats Unis et à l’échelle internationale dans le conseil et la gestion des risques.
Le budget complémentaire 2021 met en évidence un resserrement du financement qui devrait s’intensifier en l’absence de réformes et d’un accord avec le FMI, indique le rapport prévoyant un déficit du financement externe de l’ordre de1,9 milliard de dollars soit l’équivalent de 5,6 milliards de dinars (4,3% du PIB) pour le 4ème trimestre de l’année en cours, ce qui pourrait entraîner des impayés et des pénuries d’importations.
On note aussi que la monétisation de cet écart doublerait le rythme de financement de la banque centrale par rapport à 2020 et accélérerait la baisse des réserves de change.
En outre, le rapport de la banque américaine considère que l’absence d’un point d’ancrage clair de la politique économique diminue les chances d’aboutissement d’un programme de crédit du Fonds monétaire international (FMI) et ce, du moins à court terme.
S’il est important que le président Kais Saied semble avoir donné son feu vert pour engager officiellement des pourparlers sur le programme avec le FMI, la marge de manœuvre du gouvernement reste incertaine, en partie en raison de la transition politique en cours, précise BofA.
Il a été observé, par ailleurs, qu’un soutien financier régional à la Tunisie semble peu probable à court terme et cela est mis en évidence par le manque de manifestation d’intérêt, à ce titre, notamment après la visite de la Cheffe du gouvernement Najla Bouden en Arabie saoudite.
Tout soutien bilatéral fourni à la Tunisie ne peut être considéré que dans une future restructuration éventuelle de la dette publique menée dans le cadre du processus du Club de Paris et cela pourrait donc avoir un effet bloquant sur le plan économique, assure le rapport BofA Securities.
Rappelons que la Bank Of America a classé fin octobre dernier, la Tunisie au rang «très haut risque » en défaut de paiement de crédit.
Le risque de défaut de la dette souveraine de la Tunisie, est jugé « comme étant une situation très probable ».
On souligne que la dette extérieure est très élevée pour les six années qui vont suivre 2021, et probablement, en se référant aux perspectives de la situation sociale, économique et politique actuelle de la Tunisie, la dette extérieure sera plus élevée et la Tunisie sera en position de défaut, si aucune initiative de mise en place des actions correctives n’est effectuée.