TUNIS – UNIVERSNEWS – C’est une chose inadmissible de voir des lanceurs d’alerte contre la corruption se voient privés de leur principale ressource pour vivre, comme «récompense» pour leur patriotisme, comme c’est le cas, aujourd’hui, en Tunisie. Cela ne peut prouver que la puissance des lobbies, des corrompus, des spéculateurs et des contrebandiers qui sévissent sans crainte de se voir, un jour, rendre des comptes à la justice et au pays.
Un groupe de dénonciateurs et de lanceurs d’alertes contre les actes de corruption ont exprimé leur ras-le-bol et appelé à la réintégration immédiate de tout employé licencié pour avoir signalé des actes de corruption administrative ou financière. Ils réclament, aussi leur protection et la réparation des dommages subis, rappelant que plusieurs mouvements de protestation ont été organisés, dans ce cadre, devant le Palais de Carthage et la Kasbah pour demander une réponse à leur requête de ces deux institutions, mais que rien n’a été fait, jusqu’à maintenant..
Ce collectif réclame la régularisation de la situation professionnelle et matérielle des dénonciateurs de la corruption, moyennant ce qu’il qualifie de « mesure exceptionnelle » pour rompre avec la « manipulation de la Justice » et « l’abus de pouvoir ».
Dans une lettre adressée mardi au palais de Carthage, ce groupe de lanceurs d’alerte demande une audience avec le président Kaïs Saïed pour présenter ses propositions en lien avec la lutte contre la corruption.
Dans leur message, les dénonciateurs appellent au rétablissement de l’Instance nationale de lutte contre la Corruption (INLUCC), la nomination de nouveaux membres indépendants et neutres et l’amendement de la loi organisant cette structure en y incluant de nouveaux mécanismes de contrôle et d’identification des faits de corruption.
Ils ont insisté sur la nécessité de rouvrir les dossiers qu’ils avaient divulgués et qui sont restés oubliés dans les tiroirs.
Les signataires de cette lettre évoquent, aussi, les pressions subies durant des années par les dénonciateurs, en l’absence de mécanismes pour les protéger et poursuivre en justice les auteurs d’actes de corruption administrative ou financière.
Le 2 juillet dernier, ce groupe de lanceurs d’alerte avaient, lors d’une conférence de presse à Tunis, appelé le président de la République à rouvrir les dossiers, regrettant le silence de la présidence de la République et du gouvernement à ce sujet.
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