Le ministère du commerce a décidé d’augmenter le prix du sucre blanc en vrac à 1,400 dinar/1kg, à compter du 1er juin contre 1,150 D/kg auparavant, soit une augmentation 250 millimes.
Pour la Directrice Générale de la concurrence et des enquête économiques, au ministère du commerce, Fadhila Rabhi, cette augmentation a pour objectif de mettre fin aux manipulations des prix de ce produit subventionné et aux spéculations sur ce produit et témoigne, aussi, de la volonté d’orienter la subvention vers les ayants droit.
A contrario, le président de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (OTIC), Lotfi Riahi, a mis en garde dans une déclaration à l’Agence TAP, contre les retombées de cette augmentation sur les prix des produits alimentaires et contre une explosion sociale imminente due à la hausse des prix de l’eau et du transport.
A noter que le prix du sucre blanc destiné à la consommation familiale a été gelé de 2008 jusqu’à 2019, à 970 millimes, le kg, puis a été augmenté en décembre 2019, à 1050 millimes, le kg.
La Directrice Générale de la concurrence a estimé que l’augmentation actuelle de 250 millimes vise également, à rationaliser la subvention et à l’orienter vers ceux qui y ont réellement, droit et aussi à compenser les pertes subies par l’OCT (Office du Commerce de la Tunisie), estimées à 540 millions de dinars, entre 2006 et 2018.
La responsable a fait remarquer que les pertes dues à l’importation du sucre, du café, du thé et du riz sont estimées à 621 millions de dinars, durant cette même période 2006-2018.
« La Caisse générale de compensation (CGC) assure une subvention de 10 millions de dinars par an, pour le sucre destiné à la consommation familiale, soit 50 millimes pour chaque kilogramme ».
« La Tunisie importe la totalité de ses besoins en sucre, un produit dont les prix sont soumis aux fluctuations du marché international et celles des prix de change. Le prix réel du sucre sur le marché international est estimé à 1580 millimes/kg », d’après Rabhi.
En Tunisie, le sucre est un produit soumis au régime de l’homologation administrative des prix à tous les stades (prix de vente, de gros et de détail..).
Le président de l’OTIC a mis en garde, pour sa part, contre les répercussions de cette augmentation. Il estime qu’elle « aura un effet d’entraînement et que plusieurs autres produits, dont les pâtisseries et les yaourts vont augmenter à leur tour. Cette augmentation va aussi engendrer, d’une manière indirecte, une hausse du coût des services ».
Riahi a prévu une explosion imminente de la situation sociale, suite à cette augmentation qui vient s’ajouter aux dernières augmentations des prix du lait, du transport public et de l’eau. Il a affirmé que les prix de nombreux produits vont augmenter au cours de la prochaine période, exprimant son étonnement quant au manque de clarté de la démarche adoptée par le gouvernement, lequel n’a décidé aucune mesure de compensation pour les classes moyenne et défavorisée.
Par contre, le Directeur Général de l’Institut national de la Consommation, Mourad Ben Hassen a considéré que l’augmentation du prix du sucre blanc n’est pas importante, puisqu’elle se traduit par une hausse de 1 dinar, dans les dépenses mensuelles de la famille tunisienne.
Et d’ajouter que « le sucre ne constitue pas un produit de base », même si la consommation moyenne du sucre est élevée en Tunisie, atteignant 4 kilos de sucre par mois, selon les données de l’INS.
Il a affirmé que cette augmentation s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale mise en place par la Tunisie sous l’égide de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), relative aux maladies non transmissibles dont le Diabète.