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Le futur gouvernement sera celui des réalisations avec des compétences nationales, indépendantes et patriotiques
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Mejdi Hassan, choisi en tant que conseiller économique, donne une idée des orientations du chef du gouvernement chargé
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Quel rôle pour Nadia Akacha qui serait en concertations presque quotidiennes avec Naoufel Saïed
Le chef du gouvernement chargé, Hichem Mechichi, vient de boucler la première étape des consultations suite à des entretiens avec les responsables des organisations nationales, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, des académiciens, des chefs des blocs des partis à l’Assemblée des représentants des partis politiques.
Pour conclure cette phase, M. Mechichi a fait une déclaration aux médias, pour ce qu’on peut qualifier comme étant le premier point de presse, sachant qu’il en avait promis, au départ, deux par semaine. Et on peut dire qu’il a tenu parole puisque dès qu’il a été en possession de propositions concrètes, il n’a pas tardé à s’adresser aux médias.
Lors de ce premier point, le chef du gouvernement désigné a fait des constats significatifs en disant que «la situation économique et sociale est critique en cette étape, dans un contexte marqué par de profondes divergences politiques résultant du système politique en vigueur et un parlement fragmenté… ».
Côté projections, il dit : «le prochain gouvernement sera celui des réalisations. Il focalisera sur les objectifs économiques et sociaux ainsi que sur les intérêts du citoyen qui vit une situation difficile».
Quant à la formation du prochain cabinet gouvernemental, pour le chef du gouvernement chargé indique que ce n’est pas le plus important, mais c’est plutôt le programme qui est déjà prêt ».
C’est dire que M. Mechichi s’avère être réaliste en promettant que «tout sera mis en œuvre pour arrêter l’hémorragie au niveau des indicateurs économiques et sociaux et rétablir l’équilibre au niveau du budget et des fondements économiques ».
Ainsi, la première impression qui se dégage du premier contact avec la presse, est l’aspect pragmatique, la sincérité, la transparence dont a fait montre M. Mechichi.
Pour notre part, nous maintenons notre appel pour un gouvernement formé de compétences nationales et patriotiques, loin des « magouilles » qui semblent se poursuive au sein de la classe partisane. Ennahdha, soutenue par El Karama et Qalb Tounès, est monté déjà au créneau en œuvrant pour la création d’un nouveau bloc de 120 députés afin de mettre la pression sur le chef du gouvernement chargé.
Face à ce bloc dirigé par Ennahdha, un autre axe de poids et de taille, composé de l’UGTT et son secrétaire général, Noureddine Tabboubi, et la BCT et son gouverneur Marouane Abassi qui réclament une accélération de la mise en place du futur gouvernement composé uniquement de compétences nationales indépendantes.
Et d’ores et déjà, le choix de Mejdi Hassan, un professeur universitaire expérimenté et titulaire d’un doctorat spécialisé en économie et finance, en tant que conseiller économique, donne une idée des orientations de M. Mechichi
En effet, Mejdi Hassan est également conseiller exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprise «IACE», un groupe de réflexion d’entreprise indépendant qui promeut l’innovation et plaide pour une meilleure réflexion et donc une meilleure économie.
Et selon les premières données, le prochain gouvernement sera connu d’ici le milieu de la semaine prochaine, un gouvernement restreint et formé de technocrates, qui aura, selon nos sources, l’appui des organisations nationales et la BCT ainsi que bon nombre de personnalités nationales réputées pour leur indépendance et leur patriotisme …
En tout état de cause, Hichem Mechichi a des préjugés favorables et les divers témoignages sont positifs quant à ses compétences et son patriotisme, d’où l’impératif pour lui de persévérer et d’accélérer le processus en posant son agenda et ses visions
D’autre part, il y a lieu de mentionner l’attitude négative de chefs de certains partis politiques dont notamment Ennahdha et Attayar qui tentent d’imposer leur diktat parce qu’ils veulent garder « leurs privilèges et leurs ministères », sans oublier Youssef Chahed, dont le parti n’a que 10 députés, qui ose encore réclamer une part « royale » du gâteau et ose dire que M. Mechichi « doit appliquer ses propositions.. ».
L’autre revers de la médaille, on citera les rumeurs et les ragots concernant les éventuelles ingérences commises par Nadia Akacha, cheffe de cabinet du président de la République, qui « aurait même appelé certaines personnalités leur proposant des portefeuilles ministériels », c’est Iyadh Elloumi qui le dit en direct sur les ondes de Mosaïque Fm, sans qu’il n’y ait le moindre démenti.
Et certains prétendent que Mme Akacha tient des réunions presque quotidiennes avec Naoufel Saïed, frère du chef de l’Etat.
Pour conclure, nombreuses sont les voix indépendantes qui se sont élevées pour dire que le pays a une opportunité à ne pas rater pour entamer l’opération de sauvetage, appelée à durer plusieurs années. Hichem Mechichi est tenu de la saisir sans tarder afin de reconquérir la confiance des Tunisiennes et des Tunisiens.
Noureddine HLAOUI