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Seulement 77 voix pour, 46 abstention et 5 contre !…
La séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a rejeté, en fin de soirée du mardi 9 juin 2020, le projet de la motion présentée par le groupe El Karama et appelant le gouvernement français à présenter des excuses au peuple tunisien pour les crimes commis pendant et après la colonisation puisqu’elle n’a récolté que 77 voix pour, soit trop loin des 109 voix requises pour être adoptée.
En effet, même après son amendement, la motion a été votée avec 77 voix pour, 5 voix contre et 46 abstentions.
La plupart des députés des différents groupes et ceux indépendants ont souligné lors de leurs interventions la nécessité pour la France de présenter ses excuses au gouvernement tunisien pour la période de colonisation mais leurs avis ont divergé concernant le vote pour cette motion, certains d’entre eux ayant porté leur appui à cette dernière alors que d’autres ont fait savoir que leur position à ce sujet dépend de l’amendement de ladite motion et sa présentation au président de la République.
Dans sa réponse aux interventions des députés, Seifeddine Makhlouf a rappelé que le contenu de la motion proposée figurait parmi les points du programme d’El Karama, faisant remarquer que la Constitution n’évoque pas de distinction entre les pouvoirs exécutif et législatif concernant la politique extérieure. Et de poursuivre que le projet de la motion a été présenté aux présidents de la République et du gouvernement.
Il a précisé que si le texte stipule que les excuses doivent comprendre les crimes commis à l’encontre de la Tunisie au cours de la période 1881-mai 1964 ne signifie pas la non reconnaissance de la date de l’indépendance de la Tunisie en mars 1956, mais en raison de la poursuite de la colonisation jusqu’au 15 octobre 1963 et l’occupation de la Tunisie par les colons jusqu’au 12 mai 1964.
Il a estimé que la présentation de la motion a trop tardé surtout qu’elle vient rendre justice à tous les combattants, soulignant qu’elle constitue, selon ses dires, « un sujet de fierté ».