- La Tunisie se trouve en état d’urgence sans discontinuer depuis 6 ans, mais on n’avait jamais vu 50 policiers pour réprimer et violenter une vingtaine de personnes !
- La fille de Brahmi a eu le corps tuméfié à coups de brodequin, dixit Mbarka Brahmi
Les forces de sécurité ont réprimé, mardi 1er septembre 2021, devant le Théâtre municipal en plein centre ville de Tunis, un rassemblement regroupant à peine quelqies dizaines de personnes pour un moment de protestation périodique réclamant de faire toute la lumière sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Il s’agit d’un rendez-vous hebdomadaire symbolique afin de maintenir intacte la mémoire des deux martyrs, mais cette fois-ci, le ministère de l’Intérieur avait une autre stratégie, celle de la répression.
En effet, près d’un cinquantaine de policiers, vidéo à l’appui, se sont acharnés à coups de gaz lacrymogènes, de matraques et de coups de « brodequin », contre les militants, voire contre les journalistes, vêtus de leurs dossards, venus couvrir l’événement, comme à l’accoutumée.
Pire encore, la fille de Mbarka Brahmi, parmi les manifestants, a fait un témognzge accablant, via s&a mère en affirmant que sa fille est rentrée à la maison, le visage et le corps tuméfiés par les coups de bottes, sachant que les militants ont été poursuivis, tels des criminels, par les policiers à travers les artères avoisinantes et adjacentes de l’Avenue Bourguiba.
Et au moment où toutes les associations du tissu associatif ont publié des communiqués ou fait des déclarations fustigeant et condamnant ces actes de répression, un présentateur vedette d’une des radios de renom trouve le moyen de dire qu’après tout le pays se trouve en état d’urgence interdisant les rassemblements de plus de trois personnes ! (sic).
Heureusement qu’un de ses collègués l’a contré en faisant remarquer que le chef de l’Etat prenait, allègrement, des bains de foule en pleine nuit, visiblement bien organisés et synchronisés, rien que pour entendre des slogans tels : « Kaïs, le puple est avec toi », « Kaïs, continue à foncer », « Kaïs…. Kaïs… ».
Le même présentateur se trompait « allègrement » en indiquant que, « visionnaire », le chef de l’Etat a proclamé, pour la première, l’état durgence pour 6 mois, et ce pour dire que l’état d’urgence prenait, cette fois-ci, une autre signfication et une autre ampleur.
Non, Monsieur le présentateur, l’état d’urgence était régulièrement prorogé, sans discontinuer depuis le 24 novembre 2015, date de l’attaque terroriste contre un bus de la garde présidentielle dans la capitale Tunis, ayant fait 13 morts et 16 blessés.
Et non, Monsieur le présentateur, ce n’est pas la première fois qu’il est propogé d’un seul coup de six mois. Le président Saïed l’avait, déjà, prolongé de six mois du 26 décembre 2020 jusqu’au 23 juin 2021.
C’est dire que depuis plus de six ans, la Tunisie se trouve sous le régime de l’état d’urgence. Donc, ce n’est pas aujourd’hui qu’un journaliste présentateur, va invoquer l’état d’urgence pour justifier les répressions contre des civils qui manifestent pacifiquement, sachant que ce même présentateur s’érige en défenseur absolu du chef de l’Etat qui « a toujours raison ». Mais heureusement, encore qu’il y a ses collègues-chroniqueurs pour faire l’équible et le « rappeler à l’ordre »…
Noureddine HLAOUI