TUNIS – UNIVERSNEWS – Ils jouent la victimisation… ils dénoncent des « persécutions » et cherchent à attendrir la galerie, alors qu’ils n’ont eu aucune pitié pour ce pays dont ils ont sapé les fondements de l’Etat moderne et où ils croyaient s’être installés pour l’éternité… pensant qu’ils sont au-dessus de toutes les lois qu’ils se confectionnent sur mesure, afin d’échapper à la justice.
Un peuple leurré et un pays réduit en cendres…
Les membres du mouvement islamiste Ennahdha ont, certes, leurré tout un peuple… mais, ce n’a été que pour une période, certes, qui leur a permis de s’installer dans tous les rouages de l’Etat, et, aujourd’hui, c’est le jour de la reddition des comptes… Une reddition des comptes pour les crimes qui ont été commis, alors qu’ils avaient le pied à l’étrier, notamment ceux de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi… ceux des agents sécuritaires victimes des attentats, notamment dans la capitale… ceux victimes des bombes des terroristes dans les montagnes où, selon Ali Larayedh, les jihadistes «faisaient, simplement, du sport»… et, mêmes, aussi, ceux de ces personnes innocentes, en Syrie et ailleurs, par les jeunes qu’ils avaient embrigadés.
Collaboration étroite avec Ansar Chariâa
La députée Fatma Mseddi avait indiqué, alors que la police parallèle a été impliquée dans l’envoi des jeunes dans les zones de conflits. Dans un post publié sur son compte Facebook, lundi 28 août 2017, l’ex-membre du bloc parlementaire de Nidaa Tounès a indiqué que la police parallèle a, durant l’année 2012, collaboré avec le chef de l’organisation terroriste tunisienne Ansar Charia, Seifallah Ben Hassine (alias Abou Iyadh), en fuite en Libye depuis septembre 2012, dans l’envoi des jeunes dans les zones de conflits.
Mme Mseddi a, par ailleurs, publié dans le même post, 2 fac-similés d’un récent rapport prouvant que la police parallèle, en place dans les année 2012-2014 et dépendant directement du parti islamiste Ennahdha, est bien impliquée dans l’envoi des jeunes au jihad en Syrie et en Irak.
«Selon un rapport du syndicat des forces de sécurité, la police parallèle a été en contact avec Abou Iyadh. Les anciens hauts cadres sécuritaires du ministère de l’Intérieur, Mehrez Zouari et Abdelkrim Labidi sont impliqués dans l’envoi des jeunes dans les zones de conflits. Ce rapport prouve aussi que la police parallèle a soutenu des groupes terroristes dans cette opération», a écrit Fatma Mseddi, ajoutant : «Des agents de la police ont été démis de leurs fonctions sans être traduits devant la justice. Abdelkrim Labidi a certes été traduit devant la justice en 2013, mais aucun verdict n’a, à ce jour, été émis contre lui», laissant ainsi entendre que la justice est, elle aussi, complice de ce système d’omerta mis en place par le parti islamiste Ennahdha pour empêcher la révélation de la vérité sur ses responsabilités dans la montée de l’extrémisme religieux et du terrorisme en Tunisie.
Une plainte qui porte sur quatre volets
Ces derniers jours, Fatma Mseddi a réagi en soulignant que les arrestations et les investigations menées par le pôle judiciaire de lutte antiterroriste au sujet de l’envoi des jeunes vers les foyers de tension prouvent la véracité des données et justificatifs qu’elle avait présentés à la justice militaire dans son dossier de plainte, en décembre dernier. Elle n’a jamais désespérée, malgré les persécutions et les exactions, même de certains magistrats qui veulent se faire, aujourd’hui, une nouvelle virginité, subissant, même, de multiples condamnations dont une à quatre mois de prison.
Elle a fait savoir que des personnalités éminentes de l’Etat, de partis politiques et de dirigeants du corps de la sécurité sont impliquées dans cette affaire, ajoutant que le Tribunal militaire a transféré le dossier au Pôle judiciaire.
Elle a expliqué que sa plainte porte sur quatre volets; le recrutement des jeunes et leur envoi vers la Syrie avec l’implication de certains Imams tels que Ridha Jaouadi et Habib Ellouze ainsi que des associations.
Le deuxième volet concerne la partie sécuritaire ayant assuré l’envoi des jeunes en Syrie et falsifié les passeports.
Le troisième volet se rapporte au financement de l’opération, a-t-elle encore expliqué pointant associations, sociétés et partis politiques.
Enfin, le quatrième volet de la plainte concerne le lien entre l’envoi des jeunes vers les zones de conflit et les attaques terroristes perpétrés sur le sol tunisien dont, notamment, l’attaque terroriste du Bardo en mars 2015.
Marzouki et Chahed mis en cause
Le ministère public près le pôle judiciaire de lutte antiterroriste avait autorisé les unités centrales de lutte antiterroriste et les crimes portant atteinte à l’intégrité du territoire national à placer un certain nombre d’individus en garde à vue, soupçonnés d’être impliqués dans ce dossier, notamment l’homme d’affaires Mohamed Frikha, l’ex-député Habib Ellouze, et les anciens ministres Noureddine Bhiri et Rafik Abdesselam, certains anciens cadres sécuritaires (Abdelkrim Labidi et Fathi Beldi) ainsi que des Imams (Ridha Jaouadi et Habib Ellouze). L’instruction pourrait concerner, aussi, l’ex-président provisoire, Mohamed Moncef Marzouki et l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed.
En mars dernier, l’ancienne députée avait également accusé l’ancien Chef du gouvernement Youssef Chahed de complicité dans le dossier d’envoi de jeunes en Syrie, déclarant que Chahed s’était assuré que certains responsables sécuritaires impliqués dans ce dossier ne soient ni jugés ni tenus pour responsables.
Kaïs Saïed agit avec des pincettes, pour débarrasser le pays de cette vermine. Toutefois, certains dérapages actuels provoquent des doutes, parce qu’il continue à agir seul et sans soutien… n’en faisant qu’à sa tête, alors qu’il s’est attaqué à une pieuvre à têtes multiples et bien enracinée dans les rouages de l’Etat. Mais, cela est une autre paire de manches et tout dépendra de «ses bonnes intentions».
FAOUZI SNOUSSI