- L’accord avec le FMI ouvrira de nouvelles perspectives devant la Tunisie pour l’obtention de financements étrangers
TUNIS – UNIVERSNEWS – Le débat est engagée autour de l’accord avec le Fonds monétaire international, entre certains analystes dont certains voient qu’il est insuffisant, pour sortir le pays de sa crise, et d’autres qui voient en lui un tremplin pour rétablir la confiance chez les bailleurs de fonds internationaux. Le professeur en sciences économiques Ridha Chkoundali présente son point de vue à Universnews, dans l’entretien suivant.
- Universnews : Le FMI va verser 1,9 milliard de dollars à la Tunisie. Cet accord permettrait-il à la Tunisie d’emprunter sur les marchés internationaux ?
Ridha Chkoundali : Le nouveau crédit, qui sera accordé à la Tunisie -probablement à partir de janvier 2023- ne pourra à lui seul combler les besoins de financement de la Tunisie. Mais l’importance de cet accord réside dans l’ouverture de nouvelles perspectives devant la Tunisie pour l’obtention de financements étrangers auprès de plusieurs institutions financières internationales, telles que la BAD, la BERD, en plus de financements bilatéraux.
- Mais ce montant est-il faible ?
L’obtention d’environ 1,9 milliard de dollars, constitue la valeur maximale à laquelle peut prétendre la Tunisie, eu égard à ses Droits de Tirage Spéciaux (DTS). Mais cet accord lui ouvrira les portes de financements extérieurs et lui permettra de lancer les réformes économiques et financières et atténuer les impacts de la crise économique .Son décaissement sera lié à la stabilité politique et sociale dans le pays, notamment après les élections du 17 décembre. Le FMI souhaite la mise en place d’un nouveau parlement pluriel et une vision claire du gouvernement tunisien
- La régression de la notation souveraine de la Tunisie permet–elle de sortir sur le marché financier international ?
Après la dégradation de la note souveraine, il sera très difficile pour la Tunisie de sortir sur le marché financier international pour emprunter auprès des bailleurs de fonds. Cette sortie a un coût élevé. Il faudrait mieux accéder à d’autres sources de financement (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Banque islamique) et autres bailleurs de fonds
- Quelles sont les réformes immédiates que la Tunisie doit entreprendre ?
Le gouvernement tunisien s’est engagé sur un programme de réformes. Celui-ci comprend notamment la fiscalisation du travail au noir, la mise en place d’ une stratégie claire de transferts financiers au profit des catégories sociales à faible revenus, la rationalisation des dépenses et la réforme du système des subventions, la compression de la masse salariale de la fonction publique et la restructuration des entreprises publiques.
Mohamed SELIM