TUNIS – UNIVERSNEWS – Le président de la République, Kaïs Saïed, a confirmé hier en recevant le Premier ministre Najla Bouden Ramadan que la loi électorale qu’il a lui-même rédigée sans partenaire sera revue, après qu’il a été constaté, selon lui, que les parrainages ouvraient la porte à l’achat et la vente des voix!
Pourtant, de nombreux partis et associations spécialisés dans la question électorale ont mis en garde contre le phénomène, mais le président a refusé de les écouter ou de donner suite à leurs observations et réserves, adhérant à son choix et à sa vision.
Certains affirment que ce revirement est une manière de « voiler » l’échec des partisans du président Saïed, dans la collecte des parrainages et il est clair que les soi-disant « groupes de coordination » soutenant le président jusqu’au fanatisme ont découvert que cette loi électorale les a écartés de la course. Ils n’ont ni l’argent ni la logistique pour recueillir suffisamment de parrainages pour leurs « participants » et seuls les partis, surtout les grands, sont les seuls à pouvoir recueillir le nombre de parrainages nécessaires, surtout Ennahdha et le Parti destourien libre (PDL) de son ennemi juré, Abir Moussi, ou bien, encore, les candidats soutenus par des hommes d’affaires le plus souvent véreux.
Kaïs Saïed qui a lui-même rédigé le Code, dans le cadre d’un projet de ce qu’il appelle l’édification par la base, a barré la route à ses partisans, à un moment où il croyait qu’il leur ouvrait la voie pour former un parlement qui lui serait fidèle et attaché à son projet.
Mais la question aujourd’hui est de savoir quelle est la position de l’Instance supérieure indépendante pour les élections et quelle sera la crédibilité du processus électoral que la plupart des forces politiques ont mis en doute et ont annoncé leur boycott, de sorte que Saïd leur a ajouté un autre « cadeau » en admettant les failles de cette loi !