TUNIS – UNIVERSNEWS Ce n’est pas en créant des conflits qu’on règle la situation pour qu’on puisse sortir de la crise. Ce qui se passe, actuellement, au niveau du pouvoir judiciaire laisse tout le monde dans l’expectative, depuis deux semaines marquée par une grève, durant toute cette période, n’arrange rien. Et on craint que le dénouement ne soit pas pour demain.
Des solutions sont donc nécessaires, pour séparer entre la graine et l’ivraie, surtout que, jusqu’à maintenant, aucun des magistrats évincés n’a été inculpé pour quoi que ce soit, alors que les dossiers semblent être prêts, depuis longtemps et que les accusations sont étayées de preuves irréfutables. Dans le cas contraire, le président de la République serait dans l’erreur et pourrait être accusé de précipitation.
Entretemps, les justiciables errent comme des âmes en peine, ne sachant pas s’ils vont trouver à qui s’adresser dans les tribunaux… et se demandant jusqu’à quand cela va durer.
Ce qu’on peut constater, actuellement, c’est que l’Association des magistrats tunisiens (AMT) part du principe que le pouvoir exécutif n’a pas le droit, dans toute démocratie, de s’immiscer dans les affaires du pouvoir judiciaire. Mais, sachant ce qui s’est passé, depuis la Révolution, tout un chacun a le droit de se demander pourquoi les magistrats n’ont pas lavé leur linge sale en famille et assaini, par là-même leur secteur, laissant la porte ouverte à cette intervention de Kaïs Saïed, pour faire le ménage.
Malgré ces aléas, le président de l’AMT Anas Hmaïdi a opté pour un certain apaisement. Il a indiqué que les magistrats s’attentaient à une réaction de l’Exécutif, du président de la République, en particulier, concernant les revendications des juges en rapport avec le décret-loi 35 et le décret présidentiel 513.
« Les magistrats restent ouverts aux négociations pour trouver une sortie de crise », a-t-il poursuivi, soulignant que la suspension de la grève dépend du degré d’interaction du pouvoir exécutif avec leurs revendications.
Toutefois, l’AMT a laissé le soin au président de l’Association tunisienne des jeunes magistrats, Mourad Massaoudi pour annoncer que la coordination des structures judiciaires a décidé samedi de prolonger, d’une semaine, la suspension des activités de tous les tribunaux. Il a ajouté que les magistrats ont décidé d’organiser, la semaine prochaine, « une journée de colère » pour expliquer les raisons de maintien de la grève. Il a souligné que certains magistrats révoqués menacent d’entamer une grève de la faim.
Le statu quo actuel ne sert pas les intérêts du pays, avec tous ces problèmes qui restent en suspens et où le président de la République n’a pas, encore, osé trancher radicalement et définitivement.