Malgré l’accroissement des comportements à risque comme la toxicomanie, la prévalence ou contamination par la maladie du SIDA en Tunisie reste très faible. Le nombre cumulé des personnes atteintes de SIDA en Tunisie au cours des cinq dernières années jusqu’à fin 2017 s’élève à 2525 cas tandis que 168 cas nouveaux ont été enregistrés entre temps.
Ces chiffres ont été présentés par Mme Nébila Gaddour Naili, directrice régionale de la santé de l’Ariana, en ouvrant, samedi 1er décembre, à la Cité des sciences de Tunis, au nom du ministre de la santé publique, un séminaire de sensibilisation sur la prévention du SIDA, organisé par l’Association tunisienne de lutte contre les comportements à risque (ATLCR) et autres partenaires associatifs actifs dans le domaine, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre.
Les 168 nouveaux cas se répartissent entre 115 hommes et 53 femmes, tandis qu’au total, 55% des sidéens en Tunisie appartiennent à la tranche d’âge entre 25 ans et 44 ans.
Elle a révélé, en outre, que 13 mille femmes enceintes ont fait, en 2018, en Tunisie, des tests de dépistage du SIDA , mais qu’ elles étaient toutes séronégatives.
Cependant, 1000 malades du SIDA en Tunisie suivent le traitement dit trithérapie, introduit dans le monde depuis 2015 et qui permet d’arrêter l’évolution de la maladie et réduit la charge virale ou nombre des virus du SIDA dans le sang de sorte que le malade ne contamine plus, ce qui est très important car son usage réduit la contamination et est considéré, de ce fait, comme le moyen le plus efficace de prévention en attendant la mise au point d’un vaccin.
Selon Dr Samah Aissa, assistante hospitalo-universitaire en maladies infectieuses à l’hôpital de la Rabta, à Tunis, un vaccin testé avec grand succès sur des singes et à l’essai actuellement sur 2600 personnes est jugé prometteur par la communauté scientifique et pourrait être utilisé, si tout va bien, vers 2021 ou 2022.
Dans une communication intitulée « l’infection par le VIH, où en est-on aujourd’hui, Mme Samah Aissa a souligné que la circoncision s’est avéré être scientifiquement un moyen efficace pour la prévention contre le SIDA et qu’elle est reconnue comme tel par l’Organisation mondiale de la Santé qui encourage sa pratique en Afrique.
Mais, a-t-elle indiqué, avec les avancées rendues possibles, dans ce domaine, par la trithérapie consistant en trois médicaments en un seul cachet, c’est désormais le dépistage précoce qui devient l’action principale à entreprendre, car, l’OMS, avec ou sans vaccin, espère que le SIDA sera éradiqué complètement en 2030, grâce au dépistage et à la prévention dont, en particulier, l’usage systématique de la trithérapie, pour tous les cas séropositifs. Le mot d’ordre doit être « dépister et traiter ». D’autant qu’on dispose actuellement du dépistage rapide qui permet de connaitre le résultat dans quelques minutes.
En Tunisie, le dépistage est effectué dans 25 centres de dépistages anonymes et gratuits dans l’ensemble des régions, relevant des centres de soins de base du ministère de la santé publique. Pour les femmes enceintes, le dépistage est systématique.
Des prestations de dépistage rapide gratuit étaient fournies en marge du séminaire.
Salah Ben Hamadi