TUNIS – UNIVERSNEWS – 16 ans après sa première diffusion et 12 ans après la diffusion de son dernier épisode, Choufli Hal reste parmi les séries télévisées avec le plus d’audience tout au long de l’année. Lors des crises, à l’instar des couvre-feux qui se succèdent ces dernières années pendant le confinement, les Tunisiens se sont réfugiés dans cette sitcom pour éviter l’ennui: Il y a le confort de la familiarité.
En effet, l’audience atteinte pendant certains épisodes a été de 20%, atteignant deux millions de téléspectateurs. Est-ce la nostalgie qui nous ramène à ce sitcom? et pourquoi les Tunisiens deviennent-ils de plus en plus nostalgiques? Est-ce une manière tunisienne de rediffuser d’anciennes séries? Ou est-ce alors un phénomène mondial d’où le succès constant de certaines séries cultes comme Friends ou The Office?
Peut-être qu’aujourd’hui, nous tenons à remonter dans le temps par le biais de n’importe quel moyen qui nous ramènera à un passé insouciant où tout paraissait calme. Ainsi, une scène entre Sboui et Béji évoque un rire sans effort cérébral, ni sous-entendu, un rire simple et innocent comme nous l’étions auparavant, libérant la dopamine et l’endorphine en manque à notre époque actuelle.
A ce propos, Ahmed Manai, réalisateur de dessin animé, peintre et créateur de contenu publie le 28 août 2022 sur Youtube, « Le dernier épisode de Choufli Hal », qui atteint en seulement 48 heures les 400.000: une vidéo qui émouvante où le jeune artiste coopère avec Kamel Touati en voix-off incarnant le personnage de « Slimane Labyedh » anéanti vis-à-vis du décès de son frère « Sboui » ainsi que celui de son meilleur ami « Beji ».
Un très bel hommage à tous ceux qui nous ont quittés: Sofiane Chaari, Taoufik Bahri, Khadija Souissi et Slim Mahfoudh où un texte à la fois beau, attrayant et bouleversant est récité, pour dire que la mort est une consécration non un châtiment, qu’au fond, personne ne meurt et que vivre, c’est souvent se quitter ; Mourir, c’est se rejoindre.
D’ailleurs, Ahmed Manai, le créateur de la vidéo affirme que le titre octroyé à la séquence mime la fin de l’épisode de chacun d’entre nous intégrant vers la fin un message positif et une note assez optimiste » Aimez-vous », une formule courte mais percutante, accompagnée de la photo du fameux Slah Eddine Essid.
La vérité est que, en se rappelant le passé, notre pensée est assez sélective du moment où on ne choisit de se souvenir que des bons moments, les mauvais, eux, sont ignorés. On dirait qu’à cette époque-là, tout était parfait, et c’est ainsi que Choufli Hal incarne une partie de notre vécu, une partie de nous.
G.K.