Le tribunal militaire permanent de première instance à Sfax a décidé, aujourd’hui jeudi 30 mai 2019, la suspension de l’affaire Mohamed Bel Mufti, à la demande de la défense de la partie civile. Laquelle consiste en la radiation du rôle de la chambre criminelle près le tribunal militaire étant donné que l’arrêt de la chambre d’accusation n’est pas définitif et n’a pas épuisé tous les recours, déclare aux médias Zoubeir Louhichi, avocat de la partie civile.
Celle-ci avait formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la chambre d’accusation pour n’avoir pas qualifié l’accusation d’homicide volontaire, ni cherché le commanditaire, en limitant l’accusation à sept sécuritaires affectés sur le terrain. Au lieu de renvoyer le dossier à la cour de cassation, la chambre criminelle l’a déféré, directement, au tribunal militaire de première instance, indique Me Louhichi.
Les médias ont été empêchés d’accéder, à l’audience à laquelle ont assisté des représentants de la société civile et des personnalités politiques, dont le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, et le député Ammar Amroussia (FP).
Mohamed Bel Mufti, militant du parti des travailleurs, est décédé le 26 juillet 2013, lors d’une manifestation pacifique, à Gafsa-ville, qui a eu lieu le lendemain de l’assassinat du député Mohamed Brahmi (25 juillet 2013).
Selon des témoins sur place, le manifestant aurait reçu un projectile à la tête tiré par les forces de l’ordre (bombe lacrymogène).