TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – La population de sangliers est en augmentation. Ce phénomène touche plusieurs régions du pays. Toujours plus de dégâts, toujours plus tôt. Les populations de sangliers se sont fortement développées ces dernières années, après trois glandées favorables. Cette année, la pression est encore montée d’un cran, conséquence de la sécheresse qui fait que les sangliers et leurs petits recherchent toujours plus activement fraîcheur et points d’eau. Mais au Cap Bon, les sangliers sont particulièrement nombreux, comme à Beni Khalled, Menzel Bouzelfa et Nianou. En cause, un environnement propice, avec une végétation qui offre une nourriture abondante à ces animaux.
Les sangliers posent actuellementdes problèmes aux vergers d’agrumes. A cause de leur prolifération rapide, ils détruisent tout sur leur passage. Les vergers d’agrumes voient les fruits se faire dévorer par des sangliers. Opportunistes et omnivores, tout leur semble bon : fruits, racines, légumes. Hamza a remarqué que ses vergers d’agrumes ont été ravagés par les sangliers. Les sangliers débarquent dès la tombée de la nuit et se ruent en groupes dans les parcelles. Sans grillages, les cultures seraient en péril.
Des battues pour contrer la prolifération des sangliers
La plupart des viticulteurs ont témoigné de leur étonnement. La nuit, ces sangliers se nourrissent dans les vergers. Cette année, justement, l’eau et la nourriture ont manqué dans les zones naturelles. Les sangliers se sont alors approchés des zones agricoles pour tenter de trouver à manger. L’animal est friand des racines et pose actuellement des problèmes aux fellahs. Les sangliers semblent avoir réinitialisé leur horloge biologique et au lieu de mettre bas une fois par an, généralement en janvier comme c’était le cas il y a des siècles, maintenant ils mettent bas tout au long de l’année, plusieurs fois, note le chasseur expérimenté Hafedh. Il dit que le changement climatique et les températures élevées obligent les sangliers à la recherche d’eau et de nourriture à descendre dans les villes et les champs. Dans de nombreuses régions, le mécontentement des agriculteurs monte face à la prolifération du grand gibier, entre autres le sanglier, et le développement des dégâts qui en résulte.
La protection contre les sangliers est en train de devenir un élément permanent de notre coût de production », déplore un jeune Fellah de Beni Khalled. Faut-il penser à mettre en place des battues administratives pour endiguer ce fléau ? Pour sortir de l’impasse, un seul moyen: réduire le nombre de sangliers pour diminuer les dégâts: « Quand les chasseurs veulent gérer une population de gibier, ils peuvent y parvenir. Il faut se préoccuper des massifs qui posent des problèmes. Ce que nous voulons, c’est avoir le moins de dégâts possibles. Si nous ne pouvons plus protéger nos cultures, nous devrons en passer par les battues administratives », préviennent les agriculteurs. (M.S)