TUNIS – UNIVERSNEWS Cinq lots du marché « Smart Grid » ont été signés entre la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) et les représentants des entreprises titulaires des différents lots du marché.
La cérémonie de signature s’est tenue au siège de la STEG en présence de Neila GonGi, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Christian Yoka, Directeur du Département Afrique de l’AFD, Fanny Labarthe, Cheffe du service économique régional de l’ambassade de France en Tunisie, Hichem Anene, PDG de la STEG ainsi que les représentants des entreprises titulaires des différents lots du marché (SIEMENS, SAGEMCOM, SIAME, EFLUID, CGI).
La politique énergétique et climatique de la Tunisie vise à réduire la dépendance croissante aux importations de gaz naturel pour la production d’électricité et à réduire son intensité en carbone de 45% d’ici 2030, avec un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.
La STEG, principal opérateur de la production et responsable du transport et de la distribution d’électricité, fait face à plusieurs contraintes externes et internes parmi lesquelles, l’augmentation continue de la demande en électricité, des pertes commerciales importantes dues notamment à la fraude et l’inadéquation du système de facturation qui ne répond plus aux attentes de ses clients. Toutes ces contraintes ont conduit la STEG à engager un processus de modernisation de ses infrastructures vers un modèle « intelligent » permettant d’optimiser toute la chaine énergétique depuis la production jusqu’au consommateur final tant pour l’électricité que pour le gaz.
Le projet Smart Grid s’inscrit dans le cadre des priorités énergétiques et climatique de la Tunisie. Il est à la fois structurant et innovant pour la Tunisie comme pour toute la région du Maghreb.
A cet effet, l’Agence Française de Développement (AFD) a octroyé un prêt souverain de 120 millions d’euros en 2018 à la STEG pour le financement de la phase 1 de ce projet. La convention de prêt a été signée en janvier 2019 et a été accompagnée d’une enveloppe de subvention de 1 million d’euros ainsi que d’un montant de Facilités d’amorçage, de préparation et de suivi des projets de 1,5 million d’euros. Les deux enveloppes de subventions ont été dédiées au financement d’une assistance à maitrise d’ouvrage.
Smart Grid : deux phases allant de 2022 à 2030
Le projet est structuré en deux phases. Une première phase (2022-2025), financée par l’AFD, déploiera une infrastructure de comptage communiquant dans trois zones couvrant les plus grands consommateurs, Sfax ville et Kerkennah, Sousse ville et Sidi Bouzid, Le Kram et Béja. Une deuxième phase (2026-2030) permettra sa généralisation sur le reste du territoire.
Cette première phase consiste en l’équipement de ces trois zones avec environ 510 000 compteurs intelligents électriques et gaz basse tension / basse pression.
Le projet déploiera également 26 000 compteurs intelligents moyenne tension et gros consommateurs sur tout le territoire Tunisien.
Il permettra à la STEG d’améliorer la qualité de service apportée à sa clientèle, de maitriser la demande d’électricité, et de favoriser la pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique.
79 millions d’euros, le coût du marché principal
En dépit de la complexité technique du projet et du fait qu’il a été entrepris dans un contexte marqué par deux ans de crise sanitaire, l’appel d‘offres lancé par la STEG a été un franc succès. Au-delà de la forte compétition qui a permis une baisse des coûts très significative par rapport aux estimations budgétaires initiales, soit 79 millions d’euros pour le marché principal au lieu des 113 millions d’euros initialement estimés, la qualité des spécifications techniques a aussi permis d’aboutir à la sélection de technologies non captives qui laisseront toute liberté à la STEG dans le choix technologique pour la phase de déploiement généralisé.
I.Z.