« Des propositions concernant les majorations salariales dans la fonction publique ont été adressées à la centrale syndicale, lors de la séance de négociations tenue, hier mercredi, et nous attendons sa réponse », a indiqué, aujourd’hui jeudi, le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Dans une déclaration aux médias, à l’issue de l’inauguration du centre public pour enfants autistes à Sidi Hassine à Tunis, Chahed a ajouté que les négociations se poursuivent avec le secrétaire général de l’UGTT, soulignant que son gouvernement souhaite améliorer la situation sociale des salariés mais en tenant compte des ressources de l’Etat.
« Nous souhaiterions que cette grève prévue le 17 janvier dans les secteurs public et de la fonction publique soit annulée », a-t-il déclaré.
Or, la réponse de l’UGTT a été tranchante et claire bien avant les propos du chef du gouvernement. « Oui à un accord valable et digne répondant aux attentes des travailleurs, non aux miettes proposées par le gouvernement », a clamé Noureddine Tabboubi, secrétaire général de la Centrale syndicale
En effet, selon des données fournies par des sources proches de l’UGTT, le gouvernement aurait proposé une avance de 40 à 80 dinars pour l’augmentation salariale dans la Fonction publique. Soit une enveloppe globale de 400 millions de dinars, alors que les revendications de la partie syndicale portent sur un montant total de 1001 millions de dinars.
D’où l’affirmation de M. Taboubi, lors de la conférence des cadres régionaux de l’Union, que la centrale syndicale s’oriente résolument vers sa grève générale du 17 janvier en raison du manque de sérieux dans les propositions faites par le gouvernement
D’ailleurs, le plan d’action syndicale est déjà bien ficelé avec un grand rassemblement ouvrier dans la région du sud, plus précisément à Gabès, le 3 janvier. Un 2ème rassemblement est prévu le 6 du même mois dans le nord à Beja avant d’enchaîner dans le centre, le 12 janvier, avec un meeting à Sousse. Le couronnement de ces mouvements sera marqué par la grève générale et un grand rassemblement national, le 17 janvier, à la place Mohamed Ali.
Ainsi, l’escalade est enclenchée et tout indique qu’elle ira crescendo. Et si rien n’est fait de la part de La Kasbah, la tension peut mener à l’explosion que tout le monde redoute.