- …Mais la palme du blocage revient à Saïed de par son statut de « rassembleur » !
- Si la crise perdure, il faudra alors impérativement passer à des élections présidentielles et législatives anticipées…
Le passage de Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), avec Meriem Belkadi sur la chaîne El Hiwar Ettounsi, était fort attendu en ce début de soirée du vendredi 18 juin 2021, et ce au vu des derniers développements sur la scène politique et syndicale.
En effet, les récentes déclarations du président de la République, à propos de la crise actuelle et du dialogue national et celles du cheikh d’Ennahdha ont suscité de vives réactions voire un mécontement violent de la part des syndicalistes qui tenaient la réunion de leur Commission administrative (CA).
A tout seigneur, tout honneur. C’est le chef de l’Etat qui en a pris, en premier, pour son grade dans le sens où tout en réitérant son clash concernant les propos présidentientiels affirmant que le dialogue national n’est ni « dialogue, ni national tout en étant régi par des parties étrangères », le S.G de l’Union a qualifié Kaïs Saïed d’un homme d’humeur changeante.
« Après s’être mis d’accord avec lui lors du dernier entretien qu’on a eu, sur la manière de résoudre la crise du remaniement ministériel que le chef du gouvernement a acceptée avec réticence, certes, et sur les points à discuter lors du dialogue national à savoir l’amendement du Code électoral et l’organisation d’un referendum pour le changement de laconstitution sur la base de celle de 1959, précise M. Tabboubi, j’ai été surpris, voire choqué de l’entendre dire qu’il exige le départ de tout le gouvernement… »
Le S.G. de l’UGTT a indiqué que si Kaïs Saïed veut fairer chuter le gouvernement, qu’il ait le courage et l’audace de l’annoncer, lui-même, directement et publiquement, sachant que le revirement présidentiel a eu lieu, mercredi 16 juin 2021. (NDLR : jour de la décision prise par la Cour de Cassation de libérer Nabil Karoui et dont il n’était pas au courant.
En effet, il était tellement pris au dépourvu et tellement « dépité » par la nouvelle qu’il aurait susurré à une personnalité l’accompagnant à l’aéroport de Tunis-Carthage en partance pour Rome, qu’il peut dire à qui de droite, « qu’il faut oublier le dialogue!… »
A Rached Ghannouchi, le sécrétaire général de la Centrale syndicale lui conseille de s’abstenir de dire n’importe quoi et qu’il ne faut pas toucher aux travailleurs tunisiens qu’il accuse de « fainéantise » puisque selon le cheikh, ils bossent à peine 15 minutes par jour.
Et les cadres et agents de la santé qui travaillent nuit et jour dans les établiseements hospitaliers ?! Et les enseignants qui exercent dans des conditions difficiles, notamment en ces meoments d’examens de fin d’année ?! Et les ouvriers des chantiers qui travaillent dur par ces temps de grandes chaleurs ?! Et on en passe…
Tabboubi a fait toutes ces énumérations et bien d’autres tout en ironisant sur l’absence continue du cheikh à l’ARP !…
S’dressant à Hichem Mechichi, il lui demande de respecter les accords et les engagements signés et de s’adresser au peuple tunisien pour lui dire la vérité en face sur la situation dramatique dans le pays sans oublier de le clascher sur les dernières répressions contre les jeunes et moins jeunes lors des récentes manifestations et protestations populaires.
Pour conclure, Tabbouci a tenu à mentionner que l’UGTT est une organisation nationale qui respecte son rôle national et qui ne tient nullement à opter pour l’escalade. Mais les syndicalistes sont prêts à bouger pour faire changer les choses et à imposer les solutions adéquates dans la mesure où si la crise perdure, il faudra alors passer au plan « B », celui de la tenue d’élections présidentielles et législatives anticipées…
En tout état de cause, on comprend du discours de Noureddine Tabboubi, que l’UGTT tient le trio siégeant à Carthage, au Bardo et à La Kasbah, pour respnsables de l’impasse actuelle tout en octroyant la « palme » du blocage au président de la République dans le sens où, de par son statut, c’est qui aurait dû être le « rassembleur » en ces temps de clivages menaçant l’avenir de tout le pays !!…
Noureddine HLAOUI