TUNIS – UNIVERSNEWS Que la vengeance viking commence. Le réalisateur Robert Eggers embarque le public en plein cœur des terres nordiques dans son nouveau film événement «The Northman», qui a sorti dans les salles obscures depuis le 11 mai.
Situé au tout début du 10e siècle, cette épopée sombre et virile est centrée sur le personnage d’Amleth, un guerrier viking surpuissant et à la fureur bestiale, interprété par le très investi Alexander Skarsgård («Tarzan»). Depuis qu’il a fui son royaume, l’homme à la musculature saillante s’est fait la promesse de venger la mort de son père, tué sous ses yeux par son oncle Fjölnir (Claes Bang), alors qu’il était enfant, et de secourir sa mère, alias la reine Gudrún, campée par Nicole Kidman.
Des vikings aux muscles recouverts d’une épaisse couche d’hémoglobine. Des visions hallucinées mêlant psychotropes et paganisme. Des héros guidés par un destin dont le nom est vengeance.
Ce film, qui n’est bien évidemment pas sans rappeler «Hamlet», de William Shakespeare et le poème épique «Beowulf», est rythmé par des scènes de combat bien chorégraphiées, et d’une grande violence, pouvant heurter le public sensible. Au programme : matricide, fratricide, infanticide, corps-à-corps, décapitations, gorges tranchées, nez sabré, et partie de Knattleikr, un sport de balle auquel s’adonnaient les Vikings, et qui se termine en bain de sang.
Le long-métrage oscille astucieusement entre le film historique qui tente une reproduction fidèle de l’époque et le récit légendaire.
Doté d’un budget avoisinant les 90 millions de dollars, ce film poncturé d’éléments surréalistes offre un voyage singulier mais ne nous a pas totalement convaincu. On regrettera le manque de profondeur des personnages et on aurait aimé s’attacher d’avantage à Amleth.
De plus, si la photographie est sublime et la mise en scène osée, le scénario, lui, se révèle très linéaire et classique, tandis que les dialogues sont assez pauvres.
En seulement trois films, Robert Eggers s’est spécialisé dans le film historico-arty, et aime à se vanter de son obsession pour le vérisme des détails, qu’il pousse jusqu’à la maniaquerie : sur The Lighthouse (2019), son précédent film, il s’était assuré que les boutons des uniformes correspondaient bien à la période décrite (la Nouvelle-Angleterre en 1890).