TUNIS – UNIVERSNEWS – Universnews reproduit, ci-après une transcription quasi-intégrale des propos du président de la République, devant les cadres sécuritaires, lors de sa visite, mardi, au siège du ministère de l’Intérieur, en l’absence du ministre Taoufik Charfeddine.
S’adressant aux cadres du ministère de l’Intérieur, lors de sa visite, la nuit du mardi à mercredi, le président de la République Kaïs Saïed a, encore une fois, qualifié les personnes arrêtées de « terroristes qui doivent rendre des comptes à la justice et on ne va pas donner la Tunisie en pâture à ces criminels et ces terroristes qui veulent malmener le peuple et saper les fondements de l’Etat tunisien ».
Le chef de l’Etat a souligné : « Nous vivons une étape critique et grave et les accusations sont la conspiration contre la sécurité de l’Etat, à l’intérieur et à l’extérieur. Nous respectons les procédures et les droits de l’Homme et ce qui se passe n’a aucune relation avec les libertés et les droits, comme veulent le faire croire ces personnes qui ont vendu leur âme ».
Il a ajouté : « Dans tous les pays du monde, qui peut appeler à l’assassinat du président de la République, alors qu’il est sous la protection des forces sécuritaires, alors qu’il n’est, même pas poursuivi par la justice, alors que le parquet aurait dû agir de soi-même, alors que, sur les chaines radios, les insultes fusent, à toutes les heures de la journée? »
Pourtant, a-t-il affirmé, il n’y a personne qui a été arrêté ou poursuivi pour une opinion, pour avoir exprimé une position ou pour avoir manifesté… alors que le pays est sous état d’urgence, alors qu’il est censé ne pas y avoir de manifestations.
Aujourd’hui, a-t-il martelé, « nous vivons pour le pays et pour sa souveraineté…, et notre mission principale est de sauver la Tunisie et de sauver le peuple tunisien de ces criminels, parce que l’Histoire a prouvé, avant que la justice le prouve qu’ils sont des criminels ».
Le président de la République a, aussi, évoqué la lenteur des procédures judiciaires, soulignant que l’objectif de la multiplication des procédures « n’a que pour finalité que de cacher la vérité et de éviter à certains les poursuites et de pas appliquer la loi », appelant, dans ce sens, les magistrats « à assumer leur responsabilité historique ».
Il a indiqué qu’il y a des juges honnêtes donnant l’exemple d’une juge à Kasserine qui a voulu appliquer la loi et qui a été évincée, par la suite, alors que l’accusé a avoué son méfait, soulignant qu’il n’est plus question que des procès trainent en longueur durant une dizaine d’années.
En outre, le chef de l’Etat a évoqué les circuits de distribution où, seulement, 5% des marchandises sont dans le circuit légal, alors que les 95% vont vers des voies parallèles, en plus de la corruption, les dessous-de-table. C’est le cas, aussi, les fomenteurs de la pénurie de médicaments, avec l’implication d’un responsable de la SIPHAT, alors que les procédures judiciaires qui trainent, alors que les preuves sont incontestables… et le président de la République presse cette affaire soit clôturée et que les responsables soient sanctionnés.
Le président de la République a, en outre, évoqué la nouvelle constitution de 2022 qui, selon lui, « est meilleur, au niveau des droits et des libertés que celui de 2014 –ce qu’ils aiment appeler constitution- à l’aide duquel ils avaient voulu faire imploser l’Etat, avec ces instances indépendantes qui opèrent comme si elles sont des Etats chacune à part, pour que le pays devienne morcelé sous forme de cantons ».
La loi sera appliquée pour tous, sur le même pied d’égalité, a indiqué Kaïs Saïed et « le parquet doit agir en conséquence », ajoutant en direction des cadres sécuritaires : « Notre rôle, aujourd’hui est historique, et il n’est pas possible de se taire face à ces personnes qui aiment dire, par la suite, qu’il y a des erreurs procédurales… parce que la question concerne la viabilité de l’Etat et l’avenir d’un peuple et celui d’une patrie dans sa totalité… et nous ne laisserons pas faire » !!!
« La cause, aujourd’hui, est économique et sociale et il est nécessaire que les décisions émanent de la volonté populaire et non des recommandations dictées par qui que ce soit, et il n’y a pas de citoyen de premier degré et un autre de degré inférieur… parce que tout un chacun a des droits indélébiles et égaux, avec le droit au travail et à la dignité… parce que personne ne doit de détruire l’espoir », a affirmé le président de la République.
Il a remercié les cadres sécuritaires pour le travail accompli, ajoutant qu’un « travail plus grand nous attend, pour accomplir le devoir sacré consistant à sauver le peuple tunisien et la Tunisie. L’affaire est celle de l’Etat tunisien, de son prestige et de sa souveraineté, et nous n’avons aucun problème avec qui que ce soit… et nous allons continuer sur la même voie, jusqu’au salut, n’ayant peur que de Dieu et responsables uniquement devant le peuple tunisien », a conclu Kaïs Saïed.