TUNIS – UNIVERSNEWS Alors que la crise économique persiste depuis des mois dans le pays notamment après le report de l’étude du dossier de la Tunisie par le Conseil d’administration du FMI, de nombreux experts en économie ont commencé à parler de la possibilité du recours au Club de Paris.
Le gouvernement tunisien a, rappelons-le, obtenu un accord préliminaire avec le FMI. Une fois validé par le conseil d’administration, cet accord permettrait à la Tunisie d’obtenir 1,9 milliard de dollars sur quatre ans pour appuyer son programme de réformes.
Mais pour comprendre, il faut remonter quelques années en arrière. En 1955, après le renversement du président argentin Juan Domingo Perón par un coup d’État militaire, le nouveau régime a été soucieux de rentrer dans le rang au niveau international. Il a alors très vite cherché à intégrer le FMI et la Banque mondiale. Dans ce but, il a eu besoin de régler le problème de sa dette et de rencontrer les principaux pays créanciers. Le 16 mai 1956, la réunion a eu lieu à Paris, sur proposition du ministre français de l’Économie. Le Club de Paris était né.
Que des rééchelonnements de dettes..!!
Soixante ans plus tard, le Club de Paris est devenu, aux côtés du FMI et de la Banque mondiale, un instrument central dans la stratégie développée par les pays créanciers pour conserver une emprise totale sur l’économie mondiale. Le but du Club, qui se réunit toujours au sein du ministère français des Finances, à Bercy, où se trouve son secrétariat, est de renégocier la dette publique bilatérale des pays du Sud ayant des difficultés de paiement.
Initialement composé de onze pays, il en comprend désormais vingt : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Israël, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse. D’autres pays créanciers peuvent occasionnellement se joindre à eux.
Il s’est ainsi engagé à soutenir les pays en difficulté en aidant à restructurer leurs dettes et à faciliter leurs négociations avec les créanciers. Il peut notamment offrir des prêts à taux réduit et une restructuration des dettes. Il peut également offrir des conseils sur les politiques économiques et l’aide au développement.
Ce club distingue deux types de créances : les crédits APD (aide publique au développement) accordés à des taux inférieurs à ceux du marché et en principe destinés à favoriser le développement , et les crédits non-APD (ou encore crédits commerciaux), qui sont les seuls à être concernés par un éventuel allégement.
En général, un allégement de dette par le Club de Paris est réservé aux pays les plus pauvres et les plus endettés. Pour la grande majorité des PED en difficultés de paiement, le Club de Paris ne répond que par des rééchelonnements de dettes, les problèmes étant alors simplement repoussés dans le temps.
J.M.