Par Amine BEN GAMRA*
Lorsqu’on parle du secteur de tourisme, un secteur si stratégique auquel on attribue souvent le titre de sauveur de l’économie nationale, le contrôle des acteurs incontournables qui composent ce secteur tels que les agences de voyage et les hôtels est presque inexistant. En conséquence les dégâts ont été graves à la Tunisie et les responsabilités devront être très lourdes. En effet, un bus de tourisme a chuté dans un ravin, dimanche 1er décembre, faisant 27 morts et 18 blessés, dans le nord-ouest de la Tunisie, selon un bilan, toujours provisoire, des autorités.
Tout de suite après l’accident, les déclarations se suivent pour affirmer que la route et son état sont à l’origine de l’accident pour faire endosser toute la responsabilité de ces 27 décès à l’infrastructure routière. Et ils refusent catégoriquement de regarder vers les causes fondamentales.
Mais le ministère du Tourisme n’est pas en train de jouer convenablement son rôle de contrôle des acteurs de ce secteur d’autant plus que ces derniers ne respectent, dans leur majorité, aucune norme de sécurité et aucune réglementation pour assurer un strict minimum de droits aux clients.
La tragédie de Amdoun est la conséquence d’un laxisme et d’un manque de contrôle de la part de l’Etat, ce qui a mis en danger la sécurité des voyageurs. Il ne faut pas aussi oublier le jeune Adam Boulifa, qui était venu à un des hôtels de grande renommée du centre-ville, à Tunis, pour fêter son 23ème printemps, mais sa vie s’est arrêtée là, dans la nuit du 16 au 17 novembre 2019.
Le problème de respect de la loi par les acteurs incontournables qui composent le secteur du tourisme (les agences de voyages, les hôtels …) ne date pas d’aujourd’hui, mais ces dernières années il a considérablement proliféré, d’autant plus que les cas d’arnaque, d’escroquerie, mauvais services et même de publication d’informations financières mensongères ne se comptent plus sur les doigts d’une main et que la sécurité même des clients vient d’être menacée.
Pour ne pas perdre encore d’autres vies humaines, le contrôle des acteurs du secteur dutourisme devra être renforcé. Mieux encore, ces derniers doivent être passés au crible.
*Expert-Comptable – Commissaire Aux Comptes
Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie