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Le pouvoir doit assumer ses responsabilités et non pas chercher des boucs-émissaires
Par Arwa Jebira*
Le Président de la République, Kais Saïed, a prononcé un discours au début de la réunion du Conseil de sécurité nationale, révélant qu’il y avait des erreurs dans la gestion de la crise du Coronavirus.
« Certes, je ne sous-estime pas les efforts du gouvernement, mais des erreurs ont été commises. Elles doivent être corrigées. En particulier à propos du respect des dispositions du confinement ou du retour des Tunisiens bloqués à l’étranger », a dit, en substance le président de la République.
Si des erreurs sont commises, la critique du chef de l’Etat constitue un bon signe, puisque cela suppose qu’on a découvert les erreurs, et qu’une auto évaluations a été faite.
Le président de la République, a souligné « la nécessité de récupérer l’argent du peuple en concluant une réconciliation avec les personnes impliquées dans la corruption », et ce sous la tutelle d’une commission distribuant ces fonds aux régions des plus pauvres aux moins pauvres.
M. Kaïs Saïed, je tiens à vous mentionner que les Tunisiens avaient besoin d’être rassurés La parole présidentielle doit être mûrie, réfléchie et minutieusement pesée. Ce n’est pas le moment de dire n’importe quoi !…
Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh a, également, indiqué que c’est le gouvernement qui dirige la guerre contre l’épidémie dans la mesure où il constitue la partie de l’exécutif détenant les outils nécessaires pour prendre les décisions et les mesures capables d’y faire face…
Voila un discours plus rassurant dans la mesure où l’homme répond à toutes les questions par une parole sincère et responsable. M. Fakhfakh, si vous êtes libre de vos décisions pour appliquer la loi, il faut agir et arrêter ces criminels qui mettent en danger le pays puisque vous dites qu’on est en guerre contre le Covid-19 et les corrompus. Mais entre la théorie et la pratique il y a tout un monde. On pourrait dire que la démarche est bonne si cela ne tenait qu’à M. Elyes Fakhfakh
Le vendredi 3 avril 2020, le ministère de l’Intérieur a annoncé, le limogeage de 3 délégués. Or, le département de l’Intérieur n’a pas fourni les raisons de ces limogeages, mais tout porte à croire que cette décision serait liée à la mauvaise gestion de la distribution des aides sociales aux populations touchées par la crise sanitaire.
En effet, selon plusieurs témoignages de citoyens, aucune mesure n’a été prise afin de limiter les rassemblements dans les délégations malgré les risques de propagation du coronavirus (COVID-19).
Mais bon. Un scandale se prépare sur la mauvaise gestion de la crise, mais ce ne sont pas que les délégués qui doivent payer la facture. Et après 15 jours, une autre catastrophe pourrait survenir à cause de ces rassemblements et ces bousculades. Pourquoi vous ne pouvez pas, messieurs les responsables, organiser la réception des dons, c’est dire que pour 50 et 200 on va payer trop cher.
Les premiers responsables au pouvoir assument pleinement cette mauvaise gestion qui entraînera, bientôt, les mauvais résultats. Et sûrement pas et uniquement les délégués limogés.
*Arwa Jebira Consultante Ressources Humaines et Directrice Générale de l’Union tunisienne du commerce électronique (UTECOM)