Par Raouf Ben Rejeb*
Par ses comportements et ses discours, le président Kaïs Saïed est un homme naïf, dans le sens vieux du terme de « caractère naturel, simple et vrai ». L’homme est, à n’en point douter, sincère. L’accuser de populisme n’a aucun sens.
D’ailleurs, donner une signification à ses faits, gestes et paroles n’a pas de sens non plus. Car l’homme croit ce qu’il dit et a foi en ce qu’il fait. Il ne changera pas quand bien même on le voudra. Il n’entend, ni n’écoute ce qu’on peut lui dire.
Ses conseillers n’ont aucune prise sur lui, pas plus d’ailleurs que ce qu’on écrit et dit sur lui. Il se croit dans le vrai et ne changera pas d’un iota. Il est à prendre ou à laisser tel qu’il est. Car il est ce qu’il est.
Se croit-il le calife Omar Ibn El Khattab et les Tunisiens sont-ils pour lui des sujets ? Pas le moins du monde, mais le temps des « Califes Bien Guidés » est dans sa conception l’ère de la Justice, de la Commisération, de la Miséricorde, de l’Entraide portées à bout de bras sans jamais y réussir complètement.
Il se situe dans cette lignée et il ne faut pas le lui reprocher. L’homme échappe à l’analyse moderne et contemporaine du responsable politique. Il s’est échappé de l’histoire. Certains l’encensent, d’autres le critiquent. Mais lui n’en a cure. C’est à prendre ou à laisser.
Il se trouve qu’on l’a pris pour président, alors laissons-le faire si ça lui chante. Qu’il porte des cartons, qu’il aille dans les marchés, les cafés et les salons de coiffure, qu’il se mêle au petit peuple, il ne le fait pas pour « se montrer » pour « faire de la com… ». Il le fait parce qu’il y croit.
Ce n’est pas pour se faire réélire qu’il fait tout ça. N’oublions pas qu’au moment de se porter candidat, il a dit qu’il ne votera pas pour lui-même. Ainsi d’ailleurs a voulu le peuple, et le peuple dépositaire du pouvoir a toujours raison.
*Journaliste et ancien diplomate