Par Khalil Laâjimi
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Après l’habillement les composants automobiles et aéronautiques ; pourquoi ne pas exporter « la matière grise »…!!??
TUNIS – UNIVERSNEWS La publication, par la BCT, des indicateurs monétaires et financiers à fin août fait ressortir deux chiffres encourageants. En effet les recettes cumulées des TRE atteignent plus de 6 milliards de dinars (+14,2%) et celles du tourisme 2,6 milliards de dinars (+45%). Ces deux chiffres consolidés couvrent le service de la dette extérieure (5,6 milliards de dinars) et laissent 3 milliards de dinars pour combler une partie du déficit commercial. Espérons que cette tendance se poursuive car le service de la dette extérieure sera beaucoup plus élevé en 2023.
Comment expliquer le bon comportement des recettes des TRE ?
En 2008, année record des recettes touristiques 1,8 milliards d’euros avec un taux de change de 1,95 dinar l’euro, les recettes respectives des TRE et du tourisme étaient de 1,5 et 3,5 milliards de dinars.
Les recettes touristiques représentaient 2,3 fois les recettes des TRE. Aujourd’hui, cette tendance s’inverse puisque les recettes des TRE représentent 2,3 fois les recettes du tourisme. Une seule piste peut expliquer cette inversion : les 90 à 100 milles compétences (médecins, ingénieurs et autres) qui ont quitté le pays depuis 2011. Ils ont des niveaux de revenus élevés.
Il faut aussi, par honnêteté intellectuelle, relativiser la baisse des recettes touristiques par les accidents qu’a subis ce secteur au cours de la dernière décennie. En plus les difficultés du transport aérien national, qui ne rentre pas directement dans les recettes touristiques mais qui contribue aux recettes de la balance des services, qui n’arrive toujours pas à capter sa part de marché sur la destination Tunisie. Il n’y a qu’à voir le nombre de vols opérés par les compagnies étrangères cet été et les recettes qu’elles ont engrangées et qui auraient dû revenir en grande partie au pavillon national.
L’ « exportation » d’une intelligentsia tunisienne est un axe de réflexion important du nouveau modèle de développement économique de notre pays. Ce devrait être une des orientations du prochain plan de développement quinquennal 2026-2030.
Après avoir exporté les matières premières brutes, puis transformées, l’habillement, les composants automobiles, les composants aéronautiques, pourquoi ne pas exporter « la matière grise » tunisienne ?
Khalil Laâjimi,
Ancien ministre